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Dérapage incontrôlé

Les prix des carburants sont toujours lancés sur des montagnes russes qui semblent interminables. À partir de ce long week-end de Pâques, le litre de diesel sera facturé 1,768 euro, soit 7,4 centimes de plus par rapport à vendredi. L’essence connaît la même hausse avec un sans-plomb 95 qui passe à 1,669 euro (hausse de 4,9 centimes le litre) et le sans-plomb 98 qui prend 5,1 centimes et passe à 1,77 euro le litre. La ristourne gouvernementale de mercredi dernier pour alléger la facture est déjà oubliée.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le marché de l’énergie, déjà perturbé par la reprise postcovid et la gloutonnerie de nos sociétés, est soumis à une forte pression. Et c’est nous qui payons les pots cassés à la pompe et sur nos factures de gaz et d’électricité. Les chiffres qui s’inscrivent sur les compteurs donnent le tournis. Soyons clairs, nous vivons les prémices d’une crise énergétique. Et cette crise va durer.

Nos sociétés, nous-mêmes, nous n’allons pas pouvoir nous sevrer si facilement des énergies fossiles. La transition énergétique se fera dans la douleur et avec des sacrifices. Pour l’instant, c’est notre porte-monnaie qui trinque, mais bientôt ce sera notre mode de vie qu’il faudra revoir : pour protéger la planète d’un réchauffement climatique de plus en plus inquiétant, mais aussi, et surtout, pour pouvoir boucler notre budget. Planter des éoliennes tous les 500 mètres et compter sur un océan de panneaux solaires ne suffira pas à modifier la situation en moins de dix ans.

Il va falloir se montrer économe et changer profondément notre relation avec l’énergie et, au-delà, notre mode de consommation, toujours plus effréné. Les achats compulsifs ne se font plus dans les boutiques, mais en un clic, au mépris de toute rationalité. Tout est lié. Il va falloir découvrir la sobriété. Sans devenir des ascètes, évidemment, mais il va nous falloir reprendre un peu le contrôle sur nos modes de vie qui ont tendance à s’emballer aussi vite qu’un débat sur Twitter. Il faut que le changement vienne de nous, sinon gare au tumulte social à cause d’une transformation contrainte, subie et non contrôlée.

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