Drôles de scènes, hier à Londres, devant le 10 Downing Street. Des habitants, dont certains avaient revêtu le fameux gilet jaune français, ont crié leur désarroi. La manifestation s’est tenue alors que la zone à émissions ultra-faibles (ultra low emission zone, ULEZ) a été élargie hier à l’ensemble du grand Londres et ses neuf millions d’habitants. Auparavant, elle entourait uniquement le centre de la capitale britannique. Conséquence : si vous passez dans cette zone avec un véhicule considéré comme polluant, vous devrez passer à la caisse. Insupportable pour beaucoup de Londoniens, mais aussi beaucoup de travailleurs qui doivent se rendre dans la vaste cité pour bosser. Cette décision arrive en plus au pire moment alors que le pays est secoué par une inflation record et une crise du coût de la vie.
La municipalité londonienne a donc décidé de taper un grand coup au portefeuille. Les habitants qui possèdent un véhicule ancien et polluant seront plus fortement taxés, ceux qui ont les moyens de s’acheter une voiture peu polluante pourront passer entre les gouttes. Ceux qui ne pourront pas payer devront utiliser les transports en commun. S’ils le peuvent.
Hier, devant le 10 Downing Street, quelques centaines de personnes ont fustigé cette décision qui les condamne. Beaucoup n’ont pas les moyens de changer de véhicule ou habitent trop loin de leur lieu de travail pour prendre ces transports en commun. La note est en effet salée. Les conducteurs de voitures à essence généralement fabriquées avant 2006 (norme Euro 4) et de véhicules diesels généralement fabriqués avant 2015 (norme Euro 6) doivent aujourd’hui débourser 12,50 livres (14,80 euros) par jour pour entrer dans l’ULEZ, sous peine d’une amende de 180 livres. Pour les camions et les cars, il faut payer 100 livres (116 euros) par jour. Les taxis sont exemptés. Certains habitants sont maintenant pris au piège et voient leur vie chamboulée. Imaginons que cette mesure soit prise au Grand-Duché. On peut imaginer le tollé. À Londres, on ne parle plus de transition écologique, mais de couperet écologique. Drôle de méthode pour engager toute sa population vers un changement de comportement. Là, elle est plutôt enragée.
Choquant.
Surtout quand on connaît les tarifs des transports en commun londonien.
Également inepte quand on sait que la norme euro4 pour les moteurs à essence n’est pas aussi sévère que pour les moteurs diesel.