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Dans des flots paisibles

Personne ne le croyait… et pourtant. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé hier les trois sites qui seront ouverts à la baignade en 2025. Nous parlons ici de la Seine, qui traverse la capitale française, et non de trois nouvelles banales piscines. Les premiers adjoints ont même effectué des plongeons dans le fleuve et quelques mètres en nageant.

Des images qui nous rappellent celles que nous avons vues au Luxembourg il y a quelques années à l’occasion d’un «Big Jump», une manifestation européenne destinée à mobiliser autour de la qualité de l’eau. Ministres et amoureux de la nature avaient, eux aussi, barboté dans des eaux dont l’état chimique est considéré, encore aujourd’hui, comme «mauvais».

Si, à Paris, ces zones de baignade deviendront réalité, nous sommes encore loin de cela dans la Moselle. Si l’état de notre belle rivière chantée par Ausone s’améliore depuis des années, nous ne sommes pas encore arrivés à un point où l’on peut s’y prélasser. En 2015, seulement 3 % des masses d’eau de surface naturelles étaient classées en «bon état écologique» au Grand-Duché. La Moselle n’en faisait pas partie.

L’initiative de Paris fait sourire, car cette idée est une vieille histoire en France. Un ancien maire et futur président de la République avait promis en 1988 qu’on pourrait se baigner dans la Seine dans un délai de trois ans. Tout le monde avait ricané. Maintenant, dans deux ans, on pourra donc plonger dans le fleuve… Cette initiative a-t-elle été prise juste pour faire la nique à Chirac? Non.

En 2050, les températures estivales devraient être caniculaires dans la capitale française. Jusqu’à 50 degrés! Il faudra bien quelques coins pour se rafraîchir… et ne pas succomber aux vagues de chaleur qui déferleront été après été sur le continent. La Moselle suscite aussi l’intérêt du gouvernement luxembourgeois. Pas pour s’y rafraîchir.

Des réflexions sont en cours pour potabiliser éventuellement l’eau de la rivière et l’injecter dans le réseau grand-ducal. Cela permettrait de répondre à la hausse de consommation dans un Luxembourg qui grandit et qui a des ressources en eau limitées. Encore plus à cause du réchauffement climatique. Oui, notre Moselle sera encore plus précieuse dans quelques années. Il faut vite la guérir.

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