Accueil | Editoriaux | Croisade contre le français

Croisade contre le français

Chaque occasion est actuellement trop belle, pour la plateforme «Nee 2015-Wee 2050», de dénigrer la langue française. Récemment, l’initiative – qui a milité (avec succès) lors de la campagne référendaire de 2015 contre l’ouverture du droit de vote aux résidents étrangers – s’est désormais fixé une nouvelle cible : le trilinguisme et plus particulièrement sa composante francophone.

Fin octobre, la plateforme a lancé un appel sur son compte Facebook pour donner uniquement des noms luxembourgeois aux futures stations du tram dans la capitale. Sans le dire ouvertement, il devient évident à la lecture des nombreux commentaires sur le réseau social que le but de cette initiative n’est pas forcément de valoriser la langue luxembourgeoise mais surtout de mener une croisade contre le français.

Alors qu’il est récemment tombé dans le piège tendu par le mouvement pro-luxembourgeois, en leur promettant notamment qu’il va peser de tout son poids pour que la langue luxembourgeoise devienne dans les meilleurs délais une langue officielle de l’Union européenne, le ministre de l’Éducation nationale se trouve aujourd’hui sous le feu des critiques de ceux qui veulent sans sourciller «résoudre d’abord le problème de la langue avant de s’attaquer à tous les autres problèmes» que connaît le pays. Le grand hic est que la création d’un véritable parti en vue des élections législatives de 2018 n’est pas encore d’actualité du côté de la bande de Fred Keup, qui enseigne d’ailleurs la géographie, cours dispensé entre autres en… français.

En attendant, la plateforme fustige le «changement de paradigme» que Claude Meisch souhaite imposer au niveau de l’éducation précoce en «privilégiant» la langue française au luxembourgeois. La plateforme aurait préféré voir l’allemand ou l’anglais valorisé, mais en aucun cas le français, qui reste toutefois une des langues les plus pratiquées au pays.

Bref, tout ce débat manque d’objectivité, pour ne pas dire qu’il est démesuré et mégalomane. Au plus tard le 16 janvier, lors du débat public sur la langue luxembourgeoise, les masques devront tomber !

David Marques

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.