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Contradictions maladives

Cela faisait 44 jours à peine. Une éternité pour lui. On a tous très rapidement oublié Liz Truss, «out» au bout d’un mois et demi et déjà retombée dans l’anonymat depuis jeudi et sa démission pas si surprenante, tellement ces six semaines au pouvoir auront été calamiteuses. Elle ne laissera pas un grand vide. Mais il faut toutefois combler la vacance de la fonction. Et revoilà Boris Johnson! L’ancien Premier ministre britannique a l’intention de briguer la suite de celle qui lui a succédé… Seuls deux prétendants ont jusqu’à présent officiellement annoncé leur candidature : Penny Mordaunt – ex-chargée des relations avec le Parlement, et Rishi Sunak – ancien chancelier de l’Échiquier. Or, les médias croient savoir que «BoJo» en a très envie.

Mettez-le à la porte du 10 Downing Street et il tentera de rentrer par les fenêtres mal fermées. Le cambrioleur pas très gentleman essaie de revenir par effraction et personne, outre-Manche, ne s’en émeut plus que cela. En dehors de quelques-uns estimant, sans doute à raison, qu’un autre gouvernement dirigé par Boris Johnson «serait un désastre garanti». Clairement, personne ne voulait plus de lui, autant dans les rues du Royaume que dans les Chambres des communes et des lords. Il est parti avec perte et d’innombrables fracas, outrances et scandales. Mais qu’importe, semble-t-il. Aujourd’hui, le voici en train de se livrer à des tractations dans les coulisses des conservateurs pour faire son come-back. Et les tories de répéter ces petites magouilles entre amis qui ont permis de mettre en orbite la lunaire Liz Truss. Ils n’apprennent donc jamais rien de leurs erreurs, ces politiques déconnectés. Ne parlons même pas des voisins italiens, aux manettes depuis seulement vendredi et davantage occupés à se planter des couteaux dans le dos. Ou français, qui dégainent la censure législative pour clouer le bec des oppositions récalcitrantes. Ne traversons pas l’Atlantique non plus, à l’approche des élections de mi-mandat américaines, où tous les coups (bas) sont permis.

Forcément, en contemplant ce misérable spectacle depuis le Kremlin, Vladimir Poutine ne peut que s’en réjouir et se convaincre que nos démocraties occidentales sont malades de leurs contradictions.

Alexandra Parachini

Un commentaire

  1. Je trouve votre raccourci : « censure législative pour clouer le bec des oppositions récalcitrantes » très clivant et orienté et montre que vous n’avez pas étudié toute l’ampleur de la question … dommage et très orienté
    Cordialement
    Une lectrice pourtant assidue

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