Bouchons sur la route du succès

Long, compliqué, fastidieux. Hier soir, une voiture en feu à la frontière franco-luxembourgeoise sur l’A31 a provoqué d’importants ralentissements en direction de Thionville et de Metz. Les frontaliers, mais aussi les Luxembourgeois du sud du pays, ont dû prendre leur mal en patience dans les bouchons. Comme bien souvent lorsqu’il y a un accident…

En Lorraine, chez nos voisins français, les ralentissements dantesques en direction du Grand-Duché tous les matins et ensuite en soirée sont sujets à de nombreuses et longues discussions. Que l’on soit frontalier ou non. Beaucoup s’interrogent concernant la dégradation de la situation de la mobilité au fil des années. Et que dire de l’avenir qui nous attend ? Sur le papier, il s’annonce économiquement rose pour une partie de la Grande Région grâce au Grand-Duché. Mais, concrètement, le dynamisme luxembourgeois aura besoin de plus en plus de bras pour viser des taux de croissance impressionnants… ce qui fera logiquement de plus en plus de pneus sur le macadam. Eh oui, on ne pourra jamais interdire la voiture, n’en déplaisent à ceux qui ne jurent que par le déplacement en vélo ou les transports en commun.

En Lorraine, l’image du Grand-Duché commence à être écornée par cette situation. On réfléchit désormais à deux fois avant de franchir cette frontière, véritable aimant à voitures (et à camions, ne les oublions pas). Certains, démarchés par les nombreuses entreprises luxembourgeoises qui cherchent de la main-d’œuvre qualifiée, n’hésitent pas à décliner la proposition. Même si le salaire est parfois bien plus élevé qu’en France ! La qualité de vie, l’envie de profiter de sa famille en semaine et pas uniquement les week-ends… Ces raisons (et beaucoup d’autres) font logiquement réfléchir les potentiels candidats. Aujourd’hui, le frontalier n’est plus celui qui travaille au Luxembourg. Non. Dans les discussions de l’autre côté de la frontière, il est devenu celui qui poireaute des heures, pare-choc contre pare-choc, dans les bouchons, et ronge son frein.