Alors que le Luxembourg va se doter samedi d’une Constitution digne du XXIe siècle, on ne peut pas en dire autant de son système électoral. La révision de la loi suprême ne mettra ni fin aux quatre circonscriptions ni au cumul des mandats. Il ne s’agit cependant pas des seules dispositions qui ne sont plus vraiment dans l’air du temps.
Commençons par les alliances de candidats formées, à l’insu de l’électeur, sur les listes uniques dans les petites communes. Jusqu’à présent, le candidat sorti premier des urnes avait – dans la très grande majorité des cas – décroché le fauteuil de bourgmestre. Ce n’est plus forcément le cas. Citons à titre d’exemple Larochette, où Natalie Silva a été délogée par une alliance formée contre elle. Ce qui est légalement correct ne l’est pas forcément sur le plan moral. Ancrer que le candidat le mieux élu doit devenir bourgmestre, du moins dans les petites communes, mérite réflexion.
Une autre incohérence est l’absence de vote dans les communes où le nombre de candidats n’excède pas le nombre de mandats à pourvoir. Les postes sont distribués à huis clos, en l’absence de toute hiérarchie établie par l’électeur. Est-ce encore tenable ?
Ensuite se pose la question de savoir à qui appartient le mandat décroché. Au candidat ou au parti ? Lundi, la socialiste Christine Schweich a décidé de passer sous les couleurs du DP. Pas question pour elle de céder son siège de conseillère à un autre candidat, appelé à représenter les électeurs qui ont voté pour le LSAP. Encore une fois, cela n’a rien d’illégal, mais la décision est moralement discutable.
Passons aux règles pour les législatives. Contrairement aux communales, il n’existe pas d’obligation de résider là où on se porte candidat. Lundi, le LSAP a présenté une future conseillère de Dudelange sur sa liste pour le Centre. La tête de liste socialiste Paulette Lenert, qui a décidé de rester fidèle à sa circonscription de résidence (Est), aurait également pu s’élancer au Centre. D’autres nominations sur les listes vont encore faire du bruit.
La multiplication de ces bizarreries électorales ne va pas renforcer la confiance des citoyens dans la politique. Pour rappel, aux communales, plus de 15 % des électeurs inscrits n’ont pas déposé de bulletin dans l’urne…
Plus que l’existence ou non des circonscriptions aux législatives, c’est le gel du nombre de sièges par circonscription depuis les élections de 1989 qui pose problème, alors que la population a évolué depuis lors et continuera d’évoluer. Et comme tu dis @jcd, on peut aussi se poser des questions sur le découpage des circonscriptions. Enfin, une autre chose me pose problème : l’absence de référendum sur cette révision constitutionnelle.
totalement d’accord… sans compter le découpage géographique de ces circonscriptions…