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Au naturel

Des poubelles qui débordent, des détritus à peine cachés par les bosquets, des canettes et des papiers au milieu de l’herbe… De quoi écorner l’image de certains coins bucoliques du Grand-Duché. Les photos prises après le passage de la foule autour du lac de la Haute-Sûre, le dernier week-end de canicule, en disent long sur la relation que peuvent avoir certains avec nos espaces naturels.

Depuis ces scènes surréalistes, c’est la mâchoire serrée que les riverains et les autorités locales attendent la venue de ces visiteurs qui désirent profiter à la fois du soleil et d’un lieu où ils peuvent se rafraîchir. Il faut être clair, ce type de phénomène ne se retrouve pas uniquement autour du lac de la Haute-Sûre. Dans les parcs de la capitale, sur les hauteurs d’Esch-sur-Alzette, le long de la magnifique Moselle… nul endroit n’est épargné.

Qui sont ceux qui se comportent comme cela ? Où sont-ils cachés ? Il est pourtant impossible de trouver autour de nous quelqu’un qui dit se moquer de la protection de la nature, qui explique qu’il ne respecte jamais les espaces verts et ceux qui les fréquentent, qui avouent sans gêne se comporter en méprisant leur prochain.

Mais après les paroles, viennent ensuite les actes. Et là, bonjour les dégâts. Associations et communes organisent chaque année des nettoyages de printemps dans les forêts ou le long des chemins ruraux et reviennent après ces balades citoyennes avec des sacs-poubelle remplis de toutes sortes de déchets.

Et chaque année, c’est la même chose malgré les campagnes de sensibilisation, malgré le fait que tout le monde dit aimer la nature. Peut-être que le mal est plus profond ? Sociétal ? Peut-être que chez une partie de la population, ces espaces naturels sont juste des biens de consommation comme les autres dont on peut jouir sans se soucier des conséquences.

Finalement, c’est comme dire qu’on aime la nature mais qu’on achète tous les ans le dernier smartphone à la mode, qu’on clique et reclique pour commander des produits souvent inutiles venant du bout du monde, qu’on porte des vêtements pourtant fabriqués dans des conditions déplorables en Asie. Les détritus dans la nature ne sont juste que l’aspect visible des maux de nos sociétés.

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