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Arrêtez de croire au père Noël!

Il n’y a pas de père Noël luxembourgeois. C’est assez révoltant de lire sous la plume de nos confrères du Wort que François Bausch joue au «père Noël des frontaliers». À quel titre les «frontas» devraient tomber d’admiration devant le gouvernement luxembourgeois?

Parce que le ministre en charge des Transports annonce le cofinancement d’infrastructures liées au… transport? Un nouveau parking relais côté français, de nouveaux quais en gare de Luxembourg, des rénovations du rail à Thionville : merci papa Noël! De qui se moque-t-on?

François Bausch est un ministre dynamique pour le Luxembourg : actif sur la mobilité et ouvert d’esprit avec ses voisins européens. Mais on n’est pas chez le père Noël, c’est de la realpolitik!

Le ministre lui-même a l’habitude d’exiger une relation «gagnant-gagnant» dans les projets cofinancés avec la France.

Une étude réalisée pour le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle estime que l’emploi frontalier français, 90 000 Lorrains aujourd’hui, va exploser jusqu’à 140 000 employés d’ici 2035.

Le Luxembourg, à moyen terme en tout cas, a encore besoin de cette main-d’œuvre (formée aux frais de l’État français, s’il faut vraiment compter les points…).

Les élus français, de leur côté, voient le cofinancement de projets d’égal à égal. Ils ne voient pas de père Noël.

Un parking relais coûterait peut-être deux fois plus cher s’il fallait le bâtir en achetant du terrain côté luxembourgeois!

Les Français pensent que ces infrastructures bénéficient énormément au Luxembourg aussi : moins de bouchons, moins de pollution, moins de grignotage des terres au profit du stationnement, un réseau routier plus fluide pour la logistique industrielle, etc.

Quoi qu’il en soit et pour conclure : il serait malvenu de la part du Grand-Duché, qui a choisi un modèle économique basé sur une fiscalité basse et des hauts salaires que ni les Sarrois, ni les Wallons, ni les Français ne peuvent suivre, de s’attribuer le rôle du paternel bienveillant.

Tout cela est une question d’intérêts communs bien compris, voilà tout.

Hubert Gamelon

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