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À trois c’est mieux

La tripartite, le pilier majeur du modèle luxembourgeois, prend un nouvel envol. Même s’il n’a jamais été enterré, le dialogue entre gouvernement, syndicats et patronat a longtemps battu de l’aile. Le ministre du Travail et de l’Emploi, Dan Kersch, répétait sans cesse qu’il s’agit d’un instrument de crise. Le Premier ministre, Xavier Bettel, insistait, lui, sur la nécessite de bien préparer le rendez-vous. Il a ainsi fallu attendre le mois de juin pour voir les partenaires sociaux se réunir et prendre une première série de mesures pour amortir les effets de la crise sanitaire. Depuis lors, le calme plat règne à nouveau. Les groupes de travail lancés avant l’été semblent être au point mort.

Il est à regretter qu’un deuxième tour de négociations sur le plan national destiné à préparer le pays pour qu’il sorte  renforcé de la crise sanitaire et économique se fasse attendre. En même temps, il est à saluer que les tripartites sectorielles aient pris du galon ces derniers mois. Se concerter à trois garde toute son importance, comme le prouve l’accord tripartite pour sauver Luxair. Syndicats et direction ont le mérite de s’être accordés sur une restructuration sans aucun licenciement sec. Le soutien financier et la médiation du gouvernement ont toutefois été décisifs pour parvenir à un accord. Malgré les assurances qu’il donne, le plan de maintien dans l’emploi, portant sur trois ans, n’évitera pas aux 600 salariés de la compagnie aérienne de connaître des mois d’incertitude.

Les 50 millions d’euros débloqués par l’État offrent tout au plus une bouffée d’oxygène à Luxair. Seule une reprise économique permettra de soulager tout le monde. Les turbulences ne vont pas manquer dans les mois à venir. La pandémie reste en effet imprévisible. La compagnie aérienne part à l’offensive pour convaincre les gens de partir en vacances à un moment où le gouvernement a ressorti du tiroir la devise «Restez à la maison». Cette crise sanitaire ne cesse de livrer des situations paradoxales. Tout un chacun doit continuer à assumer sa propre responsabilité pour continuer à vivre… et voyager en sécurité.

David Marques

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