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À bon entendeur

Les célébrations de la fête nationale sont venues confirmer que le Luxembourg vit une année très particulière. Le pays commémore tout d’abord un double anniversaire symbolique. À commencer par les 175 ans de la première Constitution libérale, signée le 23 juin 1848. Elle est considérée «comme la première pierre angulaire de nos institutions démocratiques», comme l’a affirmé Fernand Etgen, le président de la Chambre. Dans exactement une semaine, la Constitution révisée entrera en vigueur, au bout de 20 ans de travaux préparatifs.

L’autre date marquante est le centenaire de la Gëlle Fra, ce monument «devenu un symbole de résistance». «La résistance contre toute atteinte à nos libertés fondamentales, notre État de droit, notre intégrité territoriale, voire notre dignité humaine», souligne le Grand-Duc. Les Ukrainiens, agressés par la Russie de Vladimir Poutine, font preuve de cette même résistance. Le fait qu’une partie du continent européen soit redevenue, depuis février 2022, un champ de guerre contribue également fortement à cette année particulière que vit le Grand-Duché.

Dans ce contexte historique et grave, les électeurs luxembourgeois sont appelés à deux reprises aux urnes. Les communales ont déjà livré leur verdict. Le 8 octobre suivront les élections législatives. Les enjeux sont d’envergure, avec en arrière-plan les répercussions de la guerre en Ukraine, des finances publiques sous tension, une crise du logement qui ne cesse de s’aggraver et une situation sociale alarmante, avec un taux de risque de pauvreté qui s’apprête à dépasser les 20 %. Et puis, il ne faut pas négliger la lutte contre le changement climatique, peu importe la composition du prochain gouvernement.

Dans son allocution, le Grand-Duc Henri n’a pas manqué d’envoyer un message aux futurs élus et ministres. Le souverain a soutenu que le changement climatique «n’est pas une fatalité», tout en soulignant qu’il faut «un certain consensus» sociétal pour créer un monde plus durable. Le chef de l’État a aussi ouvertement fait remarquer que la précarité et la pauvreté sont une triste réalité au Luxembourg. «Nous devons faire preuve de solidarité et aider tout un chacun afin de maintenir la cohésion sociale», a lancé le Grand-Duc Henri. À bon entendeur.

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