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Virus : les aides allemandes ne devraient pas aller aux entreprises « zombies »


Certaines entreprises sont dites 'zombies' car elles sont maintenues en vie à fonds perdus au lieu de disparaître. (illustration AFP)

Le patron de Deutsche Bank a critiqué ce mercredi les récentes mesures de soutien prises par le gouvernement allemand en réponse à la pandémie, accusées d’aider des entreprises « zombies » et de nuire ainsi à la productivité de l’économie.

« Si une entreprise sur six en Allemagne devenait ‘zombie’ grâce à des fonds de sauvetage et à la suspension des dépôts de bilan (…), cela aurait un impact sérieux sur la productivité de notre économie », a déclaré Christian Sewing, président du directoire de la première banque allemande, lors d’un congrès à Francfort.

Face à une crise plus durable qu’attendue, le gouvernement a adopté mercredi l’assouplissement de la législation sur l’insolvabilité, en repoussant à fin décembre l’obligation de déposer le bilan pour les entreprises surendettées, en plus d’avoir décidé la prolongation du chômage partiel.

L’institut spécialisé sur les faillites d’entreprises, Creditreform, a estimé courant août que le nombre de ces entreprises ‘zombies’, c’est-à-dire maintenues en vie à fonds perdus au lieu de les laisser disparaître, pourrait doubler et atteindre une entreprise sur six dans le pays.

La BCE est très critiquée en Allemagne

Cela serait préjudiciable « dans une phase où le Covid-19 accélère de nombreux bouleversements structurels, de la numérisation à la pression pour opérer plus durablement », phase dans laquelle « l’économie devrait s’adapter particulièrement rapidement », a plaidé Christian Sewing. Mais ce processus « est interrompu lorsque les entreprises attendent principalement que les choses reviennent à la normale », a martelé le banquier.

Ce dernier a dressé un parallèle avec la politique monétaire extrêmement souple de la Banque centrale européenne (BCE), très critiquée en Allemagne où elle est accusée de spolier les épargnants via les taux au plus bas. Cette politique s’avère « correcte en tant que réaction immédiate à un choc économique », mais elle comporte à la longue le risque que « les effets secondaires négatifs l’emportent », selon Christian Sewing.

L’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a lui exhorté mardi les gouvernements à canaliser les fonds de relance vers les secteurs susceptibles de créer de nouveaux emplois pour les jeunes, plutôt que de dépenser de l’argent pour conserver le statu quo, rapporte l’agence Bloomberg.

LQ/AFP

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