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Renault enregistre une perte historique de 8 milliards d’euros en 2020


Sur les 24 lancements prévus d'ici 2025, la moitié seront des compactes et des berlines, des segments profitables où le Losange a perdu du terrain. (illustration AFP)

Le constructeur automobile français Renault a enregistré une perte record de 8 milliards d’euros l’an dernier, mais voit son salut dans son nouveau plan stratégique visant à privilégier la rentabilité sur les volumes.

Le groupe avait enregistré au premier semestre une perte de 7,3 milliards d’euros. Mais il a limité la casse au second semestre, avec une perte de seulement 660 millions d’euros et un chiffre d’affaires en recul de 8,9% à 43,5 milliards d’euros, selon les résultats publiés vendredi.

La perte annuelle historique s’explique principalement par la mauvaise année du partenaire japonais Nissan, détenu à 43% par Renault : cela a pesé sur le groupe au losange à hauteur de 4,9 milliards d’euros.

Renault a vu de son côté ses ventes plonger de 21,3% sur l’année, avec moins de trois millions de véhicules vendus sur un marché automobile en chute libre.

Malgré cette année difficile, Renault a dégagé une marge opérationnelle de 3,5% au second semestre, « une première étape du redressement du groupe », s’est-il félicité. A horizon 2025, Renault compte en effet améliorer sa rentabilité en vendant moins de voitures et en faisant des économies, selon son plan « Renaulution » dévoilé en janvier.
« 2021 devrait être un nouveau défi mais nous avons pris les mesures nécessaires », a souligné le directeur général de Renault, Luca de Meo, lors d’une conférence de presse. « On s’attend à de bonnes surprises au deuxième semestre. »

Offensive sur les compactes et berlines

La pénurie de composants électroniques asiatiques qui touche l’industrie mondiale risque toutefois de retarder la fabrication de 100 000 véhicules, même s’il y a un rattrapage de production au second semestre, notamment avec des usines ouvertes cet été, a précisé Renault.

La feuille de route de Luca De Meo vise à dégager plus de 3% de marge opérationnelle d’ici à 2023, un objectif atteint au second semestre 2020. Le groupe compte lancer une nouvelle offensive dans les segments supérieurs du marché : sur les 24 lancements prévus d’ici 2025, la moitié seront des compactes et des berlines, des segments profitables où le Losange a perdu du terrain.

Renault veut aussi renforcer son offre hybride e-Tech et multiplier les ventes de ses voitures électriques, avec le lancement d’une Mégane, d’une nouvelle R5, et d’une Dacia à batterie. Il est justement « en discussion avec plusieurs acteurs » pour imaginer « une usine de batteries dédiée à Renault », selon Luca De Meo. Une annonce devrait être faite dans les prochains mois, alors que son concurrent Stellantis (né de la fusion de PSA et Fiat Chrysler) lance la construction de sa propre usine avec Total.

Cependant, dans un contexte très incertain avec la pandémie qui continue de frapper, le groupe n’a pas publié de prévisions pour 2021.

LQ/AFP

 

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