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Place financière : des salariés «pressés comme des citrons»


Le président de l'OGBL, André Roeltgen, s'est adressé aux militants du syndicat Banques et Assurances, hier soir à Bonnevoie. (photo Isabella Finzi)

Le syndicat Banques et Assurances de l’OGBL critique la pression exercée sur les effectifs de la place financière.

La solution de facilité des employeurs qui consiste à réduire leurs coûts en réduisant leurs effectifs est un phénomène que l’OGBL suit avec consternation dans un «contexte très difficile».

Comme le note le syndicat Banques et Assurances (SBA) de l’OGBL dans son rapport d’activité 2014-2016, la fin du secret bancaire et le début de l’échange informatique a provoqué au Luxembourg le «développement de nouveaux métiers et la disparition d’activités liées surtout à la clientèle privée», accroissant le risque de délocalisation de services dans d’autres parties du monde, comme l’Europe de l’Est ou des pays de l’Asie.

Comme il faut, selon le syndicat, «à tout prix générer le plus de profits pour satisfaire les actionnaires», la solution la plus «facile» aux yeux des employeurs du secteur semble être la «réduction des coûts de personnel». Un phénomène que l’OGBL dit suivre avec consternation dans un «contexte très difficile».

Une adaptation de la législation nécessaire

Dans le secteur financier, les acteurs plutôt que de recourir aux plans sociaux pour réduire le nombre d’employés, auraient recours de plus en souvent à des «stratégies», voire des «stratagèmes» dans le but de provoquer la réduction de personnel «souhaitée, au moindre coût et bien sûr au détriment des salariés». Le secteur bancaire a ainsi perdu 393 emplois entre 2013 et 2015. Une baisse d’environ 1,5  %. Aussi, la recherche de prétextes, fautes ou manquements des salariés, pour pouvoir les licencier, seraient en augmentation, touchant le plus souvent les femmes au retour de leur congé de maternité ou les parents revenant de congé parental, tout comme les salariés souffrant de maladie. Le syndicat Banques et Assurances exige donc une «adaptation de la législation par une protection accrue».

Souvent, observe le syndicat, les effectifs, «pressés comme des citrons par souci d’économie, tombent malades et sont ensuite licenciés et à charge de la collectivité». Néanmoins, les actions du syndicat ont permis de négocier trois plans sociaux, deux dans le secteur bancaire et un plan dans le secteur des assurances (HSBC Securities Services SA, NPG Wealth Management et Banque Leumi SA). Le 15 juin 2015, une convention collective pour les années 2015-2017 a été signée par les syndicats et l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (ACA) ainsi qu’avec la direction de Cetrel, le 15 décembre de la même année.

Frédéric Braun

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