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Moteurs truqués VW : Seat contraint aux aveux


Environ 700 000 Seat sont équipées d'un moteur diesel porteur de ce logiciel truqueur et ont été écoulées dans le monde (Photo AFP)

Le constructeur automobile espagnol Seat est venu s’ajouter mardi à la liste des marques du groupe Volkswagen contraintes de reconnaître avoir équipé des véhicules de moteurs truqués. De son côté, le nouveau patron du géant allemand Matthias Müller promet « un plan d’action de grande envergure ».

Chapeautant douze marques de voitures, camions et motos, Volkswagen, dans la tourmente depuis dix jours et les révélations sur l’équipement de presque 11 millions de véhicules dans le monde d’un logiciel faussant les tests anti-pollution, a en effet fini de révéler la ventilation par marque et par pays des véhicules concernés.

Parmi ceux-ci, environ 700 000 Seat équipées d’un moteur diesel porteur de ce logiciel truqueur et écoulées dans le monde, vient de reconnaître ce constructeur espagnol, filiale de Volkswagen. « Les propriétaires de ces véhicules seront convoqués » dans des centres techniques, a déclaré un de ses porte-parole, sans préciser quels étaient les modèles concernés. La marque Seat, achetée par Volkswagen dans les années 1980, a précisé avoir « décidé de suspendre provisoirement les ventes et les livraisons de tous les nouveaux véhicules Seat avec un moteur diesel EA189 ».

A travers également VW, Audi et Skoda, Volkswagen possède encore en Espagne un stock d’environ 3 000 voitures équipées de ce moteur répondant à l’ancienne norme européenne antipollution Euro 5, remplacée le 1er septembre par la norme Euro 6. Sa marque de véhicules utilitaires est aussi affectée par la supercherie. « Sur les 11 millions de véhicules diesel trafiqués vendus au total, 1,8 million sont des utilitaires », a déclaré mardi Günther Scherelis, directeur de la communication de cette division du groupe allemand, confirmant une information de la presse régionale.

La tricherie concerne en outre 5 millions de voitures de marque Volkswagen (VW), 2,1 millions de berlines haut de gamme Audi, 1,2 million de Skoda. Selon le porte-parole de Seat, toutes les marques du groupe VW concernées par la supercherie ont communiqué, laissant entendre que les sept marques restantes ne sont pas impliquées dans cette affaire.

Remise aux normes rapide

Le tout nouveau patron de Volkswagen, Matthias Müller, nommé vendredi dans la précipitation après le départ de Martin Winterkorn, a annoncé la mise en place imminente d’un plan d’action. « Dans les prochains jours, nous informerons nos clients affectés que leurs véhicules devront être rapidement remis aux normes », a déclaré le nouveau PDG, devant un parterre de cadres dirigeants de l’entreprise réunis lundi soir à Wolfsburg, où se trouve le siège du groupe. « Courant octobre, nous présenterons nos solutions techniques aux autorités compétentes », a-t-il ajouté.

En Allemagne, Volkswagen a été sommé par le gouvernement de présenter d’ici au 7 octobre une feuille de route et un calendrier de rappel des voitures et de remise aux normes. La ville de Wolfsburg, siège du groupe, s’attend quant à elle à pâtir des conséquences du scandale. Elle a gelé le budget communal et les nouvelles embauches jusqu’à nouvel ordre, en réaction à cette affaire qui va grever ses finances. « Il est encore trop tôt pour un chiffrage concret, mais il est clair que dès cette année nous devons tabler sur nettement moins de recettes liées à la taxe professionnelle », a indiqué dans un communiqué lundi soir son maire, Klaus Mohrs.

Cette taxe dont s’acquitte Volkswagen, dont le siège administratif, les activités de recherche-développement et un gros site de production emploient 73 000 personnes à Wolfsburg, ville de 124 000 habitants, y représente en effet une partie importante de près de 430 millions d’euros en 2015 du budget municipal.

AFP/A.P

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