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Luxembourg : un moral en demi-teinte


Parmi les entreprises, seules celles du secteur industriel semblent déprimer à cause de la hausse de l’énergie, des pénuries et des coûts de leurs intrants. (photo archives LQ)

La nouvelle crise ukrainienne épargne pour l’instant le moral des entreprises. Pour les consommateurs, c’est une autre histoire.

Depuis le début du conflit en Ukraine, les entreprises de la zone euro et du Luxembourg semblent garder le moral, à l’exception notable de celles de l’industrie. Les consommateurs se montrent particulièrement inquiets des conséquences de cette guerre, notamment via la hausse des prix qu’elle induit, selon le Conjoncture Flash du Statec publié hier.

La confiance des entreprises de la zone euro et du Luxembourg ne semble pas trop altérée pour le moment par les conséquences du conflit en Ukraine selon l’Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché. Mais le ressenti varie beaucoup selon les secteurs d’activité. Selon les données de l’enquête menée auprès des directeurs d’achats de la zone euro (PMI), l’activité a continué à progresser dans les services en mars et avril, notamment dans les domaines du tourisme et des activités de loisirs qui ont profité du relâchement des restrictions sanitaires.

L’indice d’activité dans l’industrie s’est en revanche significativement replié sur la même période, même s’il reste à un niveau compatible avec une expansion de l’activité. Les industriels européens évoquent des problèmes d’approvisionnement croissants auxquels le développement du conflit n’est pas étranger et que les confinements stricts en Chine viennent encore renforcer.

Ils témoignent aussi de la répercussion de la forte hausse des prix de leurs intrants (matières premières, composants, énergie) sur leurs prix de production et une progression plus modérée des commandes en réaction. Dans le contexte actuel de flambée du gaz et de l’électricité, les industries les plus énergivores se retrouvent dans une position délicate (qui dépend aussi du type de leurs contrats de fourniture en énergie), précise le Statec. Concernant les difficultés d’approvisionnement, l’industrie automobile est particulièrement affectée par les pénuries de certains composants.

Moral des consommateurs en berne 

Au Luxembourg, les tendances sont très comparables. La confiance des industriels a dévissé dans les domaines de la métallurgie, des produits en caoutchouc, des produits en plastique ainsi que des produits du bois. La hausse de l’emploi risque de plafonner dès ce trimestre même si un éventuel ralentissement ne se dessine pas encore. Les perspectives d’emploi se sont par contre légèrement dégradées au mois de mars (notamment dans l’industrie) selon le Statec, même si elles demeurent à des niveaux historiquement élevés. A contrario, la confiance des services non financiers s’est inscrite à la hausse selon le Statec Cette amélioration s’est nettement ressentie dans les domaines de l’hébergement, des services comptables et juridiques et des activités liées à l’emploi.

Le moral est par contre en berne pour les consommateurs, selon le Statec. La confiance a lourdement chuté. L’ampleur de la baisse est même comparable à l’éclatement de la crise pandémique entre février et avril 2020. Au Luxembourg comme en zone euro, c’est la dégradation des perspectives concernant la situation économique générale qui contribue le plus à ce mouvement selon le Statec. Les ménages se montrent aussi bien plus pessimistes vis-à-vis de l’évolution attendue de leur situation financière personnelle. Les consommateurs anticipent les hausses de prix à la consommation. Celles-ci ont déjà débuté et font mal au porte-monnaie malgré les initiatives du gouvernement passées et à venir.

Un fort absentéisme au premier trimestre

Le Statec, dans sa publication mensuelle, a également enregistré au premier trimestre 2022 un absentéisme important au travail à cause de la flambée de coronavirus dans le pays (cas positifs, quarantaines, isolements). Ce taux d’absentéisme a été le plus haut enregistré depuis le début de la crise sanitaire (6 %). En parallèle, le Statec a constaté une hausse des heures supplémentaires, notamment dans les branches les moins télétravaillables comme l’agriculture, l’industrie, la construction et l’Horeca.

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