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Luxembourg : la productivité a baissé en 2016 et 2017


Ce n'est pas tant le ralentissement de la croissance qui peut inquiéter, mais la baisse de la productivité au Luxembourg sur 2016 et 2017. Avec des conséquences sur la mobilité et le logement (Photo d'illustration : Editpress).

C’est une statistique étonnante, que l’on peut dégager du bulletin du Statec publié mercredi : la productivité a baissé au Luxembourg en 2016 et 2017. Une mauvaise nouvelle, alors que les candidats aux législatives ont répété l’impératif d’augmenter la productivité, pour parer aux problèmes de mobilité et de logement.

Le Statec intitule son bulletin d’octobre : « Une croissance perturbée ». On y lit notamment : « la croissance du PIB enregistrée en 2016 et 2017 (+2.4 puis 1.5%) est étonnamment faible. Elle est inférieure à celle de l’emploi (+3.2% par an sur la même période) ». En clair, il faut toujours plus d’emploi pour créer la richesse. Donc toujours plus de frontaliers sur les routes (problème de mobilité) ou de travailleurs qui s’installent au Luxembourg (problème de pénurie de logement). Sans compter les difficultés de recruter une main d’oeuvre toujours plus nombreuse.

Ce qui va à rebrousse-poil de toutes les volontés politiques exprimées lors des législatives : la nécessité d’augmenter la productivité au Luxembourg (ex. : secteurs à haute valeur ajoutée), pour affronter un nécessaire problème de capacité d’accueil liée à la taille du pays.

« Croissance perturbée » ? À nuancer

L’auteur du bulletin, Bastien Larue, confirme effectivement une « baisse de la productivité apparente du travail ». Sur l’idée d’une croissance perturbée -l’intitulé du document- il nuance en revanche : « Tout d’abord, ce n’est pas un constat définitif, puisqu’il nous reste des données à collecter pour 2017 dans le secteur non-financier. Surtout, ce ralentissement ne correspond pas à un phénomène généralisé du marché luxembourgeois, mais à une tendance qui touche un nombre limité de grosses entreprises, qui ne sont pas dans le secteur financier. »

D’ailleurs, précise t-il, la croissance du secteur financier est « au-delà des prévisions sur la période évoquée ». C’est le secteur non-financier, de façon assez ciblé, qui connaît un coup de moins.

Les perspectives de croissance pour 2018 pourraient être meilleures. «Ça ne sera pas les 4% évoqués au printemps, précise le professionnel du Statec. Ces nouveaux résultats obligent à revoir à la baisse. Mais on peut espérer une croissance plus soutenue quand même.» Bastien Larue évoque enfin un contexte de ralentissement qui touche de nombreux pays européen.

Hubert Gamelon

Les actifs (résidents et frontaliers) font recettes !

Le bulletin d’octobre évoque également les rentrées financières de l’état luxembourgeois, qui « progressent fortement » à près de 8% sur l’année. « Les impôts perçus sur les revenus des ménages constituent toujours le principal moteur de croissance », précise le bulletin. Cette manne a augmenté de 11%, sachant que sont inclus dans « ménages » les travailleurs résidents (52%) et les travailleurs frontaliers (48%). « Il s’agit de l’impôt sur le revenu des actifs dans leur ensemble », précise Bastien Larue. C’est au moins un effet positif de l’augmentation du nombre d’emplois, peu importe la productivité : plus il y a d’actifs, plus il y a d’impôts collectés.

Le bulletin est à retrouver ici.

Un commentaire

  1. Jacky Soares

    Observer la chute de la productivité c’est une chose, c’est ce que fait la statistique descriptive, expliquer (empiriquement, pas avec su blabla) pourquoi elle a baissé c’en est une autre, celà s’appelle la statistique inférentielle.
    Le Statec fait rarement, pour ne pas dire jamais, cette dernière. Pourquoi? Faute de compétences????

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