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Les ministres de la zone euro ouvrent l’épineux débat de la dette grecque


Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à Bruxelles le 11 février 2016. (Photo : AFP)

Les ministres des Finances de la zone euro ont lancé vendredi les discussions sur l’allègement de l’abyssale dette grecque, malgré les réticences allemandes et l’absence d’accord sur l’avancement des réformes exigées d’Athènes par les créanciers en échange du troisième plan d’aide internationale.

«La question de la dette est une discussion que nous n’avons pas eu avant (…). Je suis un homme heureux que nous puissions commencer ce débat et c’est un bon pas en avant», a déclaré en arrivant à une réunion à Amsterdam le ministre néerlandais des Finances et président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Alors que la Grèce et ses créanciers -UE, BCE et FMI- s’efforcent d’aboutir à un accord sur les réformes nécessaires pour atteindre les objectifs budgétaires, la question sur l’aménagement de la dette publique grecque, qui caracole à près de 180% du PIB, va donc aussi être abordée.

«La seule chose dont nous avions convenus jusqu’ici était la promesse que si les Grecs s’engageaient complètement dans un programme (de réformes, ndlr), nous nous pencherions sur des mesures nécessaires concernant la dette», a ajouté Jeroen Dijsselbloem, devant des journalistes. Le président de la zone euro a estimé que les Grecs «avaient fait beaucoup de travail depuis l’accord conclu l’été dernier (sur le troisième programme d’aide s’élevant à 86 milliards d’euros, ndlr)». «Ce sont des réformes majeures qui ont un fort impact sur la société grecque», a-t-il dit.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a souligné que l’accord conclu à l’été 2015 «reposait sur deux piliers». «D’un côté, il faut qu’il y ait des réformes suffisantes et nous progressons sur ce front, et d’un autre côté, il faut que la dette grecque soit soutenable, sur ce front là, nous n’avons pas encore commencé les discussions», a-t-elle dit. «Il faut faire davantage et il faut s’entendre sur la soutenabilité de la dette grecque aussi, c’est crucial», a martelé Christine Lagarde.

Le FMI a toujours insisté sur le fait que pour être viable pour la Grèce, le programme de réformes réclamées à ce pays devait s’accompagner d’un allègement de sa dette. L’Allemagne, qui plaide pourtant pour une participation du FMI au programme d’aide à la Grèce, a à maintes reprises affirmé son opposition à tout nouvel allègement de la dette. Questionné sur le sujet de l’allègement de la dette grecque, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré: «Ce sujet n’est pas au premier plan et avant tout, cela ne doit pas détourner notre attention de ce qu’il faut faire». Il a rappelé son attachement aux réformes à mener en Grèce.

Jeudi, Eurostat, l’office européen des statistiques, a publié des chiffres sur le déficit public grec en 2015, qui se sont avérés «meilleurs que prévu» selon la Commission européenne. D’après Eurostat, la Grèce a dégagé un excédent primaire budgétaire (c’est-à-dire avant paiement des intérêts de la dette, ndlr) égal à 0,7% de son PIB l’ an passé contre un déficit attendu de 0,25%. Mme Lagarde a déclaré accueillir «avec beaucoup d’intérêt» ces chiffres, tout en soulignant la nécessité de les vérifier. Interrogé sur les doutes de la patronne du FMI, Wolfgang Schäuble a insisté sur le fait qu’il s’agissait de «chiffres confirmés par les institutions européennes», «pas des chiffres grecs».

Le Quotidien/AFP

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