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Les Chinois aiment Bofferding


En Chine, la bière de Bascharage est plutôt consommée dans des restaurants haut de gamme. (illustration Editpress)

La Brasserie nationale est présente en Chine avec sa marque Bofferding depuis 2007.

Ce n’est pas un hasard si Bofferding est commercialisé en Chine. En fait, c’est grâce à l’amitié qui lie Georges Lentz, l’administrateur délégué de la Brasserie nationale, à la famille Lau.

Dans les années 70, cette dernière arrive au Luxembourg et ouvre un restaurant. Quelques années plus tard, les Lau retournent en Chine. Un jour, Georges Lentz reçoit un appel de son ami Billy. Au bout du fil, celui-ci lui dit : «Je veux avoir ta bière !» Une affirmation qui surprend le Luxembourgeois. Finalement, la bière «made in Bascharage» fait son entrée dans le marché chinois en 2007. Elle est consommée dans la chaîne de restaurants KingMang Group tenue par Billy Lau qui compte 2 700 employés. La Brasserie compte bien évidemment d’autres clients.

La bière, non pasteurisée, arrive sur le territoire chinois dans des conteneurs réfrigérés. Elle est ensuite également vendue dans «d’autres restaurants, des grandes surfaces et d’autres magasins», affirme Georges Lentz, via un distributeur local. Deux mille hectolitres sont vendus en Chine.

Là-bas, les bouteilles et les canettes vertes portent une étiquette qui montre au consommateur qu’il s’agit bien d’une bière importée et non d’une «petite mousse» locale déguisée.

Un besoin d’exclusivité

Se faire une place dans le marché chinois n’a rien d’une sinécure. «Il est très compliqué», dit l’administrateur délégué. La concurrence est rude. L’entreprise de Georges Lentz doit faire face aux deux mastodontes locaux, à savoir : Tsingtao qui appartient à ABInbev, et Snow, une marque dont SAB Miller est copropriétaire. Georges Lentz le fait remarquer : «Il y a pléthore de brasseries en Chine. Le prix de la bière est très bas.» Peu importe les concurrents, Bofferding se place dans un marché «upper class».

Une bière à 4,8% d’alcool ne se déguste pas de la même manière qu’une «bière de soif» à 3,5%. Tandis qu’en Europe, on boit volontiers sa petite mousse en apéro avec une planche de charcuterie accompagnée de quelques morceaux de fromage, à 13 000 kilomètres de chez nous, il semblerait que la bière soit consommée aussi facilement qu’un verre d’eau. En termes de litres consommés par tête, le Luxembourg bat largement la Chine. On compte 80 litres par personne pour le premier contre entre 25 à 30 pour la seconde.

Au fond, qu’est-ce que Bofferding a de différent lorsqu’elle est en Chine ? Sur le plan gustatif, pas grand-chose. C’est peut-être la manière de la percevoir qui change. «Je crois que les Chinois veulent quelque chose d’exclusif.» «Ils veulent s’offrir quelque chose que les autres n’ont pas», pense Georges Lentz.

D’ici 2020, la moitié des ventes mondiales

Grâce à son breuvage blond, la marque fait, en quelque sorte, la promotion du pays. La proximité avec l’Allemagne, la situation géographique privilégiée sur le continent européen, la richesse du pays… «Tout ça fait que nous représentons une certaine exclusivité», souligne Georges Lentz. La présence à l’Exposition universelle de Shanghai en 2010 contribue à la popularité de la marque et, par extension, du Luxembourg en Chine. Sept millions de personnes sont passées par le stand de la marque lors de l’exposition.

Comme le fait remarquer l’administrateur délégué de la Brasserie nationale : «D’ici 2020, la Chine représentera la moitié des ventes mondiales.» Un argument de poids pour continuer à s’implanter sur le territoire de ce géant de l’économie mondiale.

Aude Forestier

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