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Le Luxembourg, une start-up nation ?


Seize start-up luxembourgeoises sont présentes au CeBIT 2018, qui se tient jusqu'à vendredi. (photo Jeremy Zabatta)

Parfois décrié, l’écosystème luxembourgeois à destination des start-up semble convenir aux jeunes pousses du pays.

C’est l’ambition du gouvernement depuis ses débuts en 2013 : faire du Grand-Duché une terre d’accueil pour les jeunes pousses. Mais la concurrence est rude avec les autres pays européens et mêmes certaines capitales comme Paris, Amsterdam, Londres ou encore Berlin. Il faut dire que l’on ne s’improvise pas «start-up nation» du jour au lendemain. Petit à petit, le Luxembourg commence à construire sa réputation, comme le prouve sa présence au CeBIT 2018 de Hanovre (le plus grand salon digital et technologique d’Allemagne, NDLR).

Pour autant, certaines voix au Luxembourg semblent ne pas croire en cette ambition luxembourgeoise et parlent même «d’usine à gaz» pour qualifier certaines structures mises en place par le gouvernement ou encore des institutions comme la Chambre de commerce afin d’aider au développement des start-up. Du côté de ces dernières, le discours est à l’opposé, notamment pour les start-up croisées à Hanovre.

Le temps c’est plus que de l’argent

«J’ai commencé en Belgique mais après un an, j’ai renoncé pour m’installer au Luxembourg où l’écosystème est plus adapté à nos besoins», a souligné Ivan Jacobs, fondateur de AI4U, avant de préciser : «Pour prendre l’exemple du CeBIT, c’est la Chambre de commerce qui est venue me proposer d’y participer. Une chose impensable en Belgique.» Même discours du côté d’Antoine Granjon, fondateur d’Adapti.me : «On peut regarder ce qui se passe ailleurs. Mais prenons une ville comme Paris, il y a pléthore de start-up et il est parfois plus difficile de nouer des contacts avec les décideurs ou les acteurs économiques, contrairement au Luxembourg où il est plus simple d’aborder les décideurs.»

Souvent décrite comme étant le nerf de la guerre pour les start-up, la question du financement pose également question. Pour Antoine Granjon, là encore, le Luxembourg dispose d’atouts : «Concernant la recherche de capitaux, c’est vrai que l’on peut penser qu’il y a plus d’opportunités dans une ville comme Paris. Mais en tant que simple start-up à Paris, elle est noyée dans la masse. Ce qui n’est pas le cas ici.»

Pour Karin Schintgen, directrice de la House of Startups (Host), «l’argent n’est pas le nerf de la guerre, mais c’est plutôt le temps». Si le Luxembourg semble avoir toutes les cartes en main pour attirer les start-up, il reste au pays à réussir à les accompagner tout au long de leur développement afin de faire naître des entreprises viables et dynamiques.

Jeremy Zabatta

Retrouvez notre dossier complet sur le CeBIT de Hanovre dans Le Quotidien papier du mercredi 13 juin

 

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