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L’agriculture bio gagne du terrain au Luxembourg


Les surfaces exploitées en bio et celles en conversion s’étendent sur 8 500 hectares. (photo archives LQ/Tania Feller)

Les efforts se poursuivent pour enraciner durablement la production de produits bios et locaux au Luxembourg. Reste à convertir les consommateurs.

Cette semaine a lieu la première «Bio-Woch», campagne de sensibilisation organisée par la Vereenegung fir Biolandwirtschaft Lëtzebuerg avec le soutien du ministère de l’Agriculture. Celle-ci s’intègre dans les actions portées par le Plan d’action national Bio 2025, qui a pour mission principale d’accroître la visibilité du secteur de l’agriculture biologique auprès des consommateurs.

L’occasion pour le gouvernement de dresser un bilan intermédiaire du PAN-Bio 2025, lancé en mars 2020. Cette feuille de route ambitieuse poursuit un objectif précis, à savoir l’augmentation du pourcentage des surfaces agricoles du pays exploitées en mode agriculture biologique jusqu’à 20 % d’ici à 2025. Leur part et celle qui est en conversion s’étendait sur 8 460 hectares en 2022, soit 6,9 % de la surface agricole exploitée nationale. Une hausse de 57 % depuis 2018, soit environ 10 % supplémentaires par an.

En 2022, le Luxembourg comptait ainsi 98 agriculteurs, 20 maraîchers, 22 viticulteurs, 23 arboriculteurs, 21 apiculteurs et 16 éleveurs d’animaux de basse-cour. Les montants de la prime bio ont été augmentés en 2021. Dans la future loi agraire, les nouveaux programmes écologiques seront compatibles avec la prime bio de sorte que les subventions luxembourgeoises soient les plus élevées en Europe. Et pour inciter davantage de producteurs à se convertir au bio, les efforts de sensibilisation sont essentiels. Cela passe par des conférences et ateliers, des immersions in situ, des essais de différentes cultures dans les fermes de démonstration qui ont également vocation à ouvrir leur porte au grand public.

Les cantines sèment les graines

Car si le ministre Claude Haagen note «un intérêt grandissant» des consommateurs pour le bio, les produits issus de la filière locale restent encore trop peu présents dans leurs assiettes. Pour Claude Haagen, un des défis majeurs consiste à harmoniser l’offre et la demande. En proposant notamment davantage de menus bios locaux dans les cantines gérées par les autorités publiques, «pas forcément plus chers». En réduisant aussi le gaspillage alimentaire dans les cuisines, afin de réinvestir les économies réalisées dans la production régionale.

En ce sens, un projet pilote de deux ans a été organisé dans les cantines scolaires de trois partenaires : le lycée Ermesinde, le Kannerhaus Wooltz et les maisons relais de l’ASBL Elisabeth. Il en ressort que «le marché a pu fournir les quantités de produits demandés et que le prix d’achat des produits n’a que légèrement augmenté», selon le ministre. Il a fallu pour cela adapter la carte en réduisant les plats à base de viande et en diversifiant un peu moins les menus du jour. Le projet ayant été jugé prometteur, le ministère a alors proposé une formation gratuite à toutes les communes du pays. Elles sont à ce jour 24 à avoir déjà profité de l’offre. D’autres prestataires ont manifesté leur intérêt à suivre cette formation, à l’instar du lycée technique de Bonnevoie, Anne ASBL et Croix-Rouge Services.

Les efforts portent par ailleurs sur l’amélioration de la visibilité du secteur. Par exemple, le site internet bio2025.lu promeut les vertus de l’agriculture bio, dirige vers les producteurs et sites de ventes dédiés, et met en lumière les producteurs bios luxembourgeois dans des clips vidéo. La promotion se fait également lors d’évènements d’ampleur comme la foire agricole d’Ettelbruck et le Bauerenhaff an der Stad, ou encore via le magazine GUDD distribué à tous les ménages du Grand-Duché.

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