La croissance des États-Unis, qui est restée plus soutenue que prévu au dernier trimestre, a presque atteint en 2018 l’objectif de 3% visé par le président Donald Trump.
Selon les données du département du Commerce jeudi, l’expansion du produit intérieur Brut (PIB) américain des États-Unis a affiché 2,9% sur un an, un plus haut depuis 2015, après 2,2% en 2017. Il faut remonter à 2005 pour avoir un taux supérieur.
« Notre économie n’a jamais été meilleure. Voilà un pays qui n’a jamais fait aussi bien », a réagi le président Trump alors qu’il faisait escale en Alaska à son retour du Vietnam. « Cela veut dire que les politiques menées marchent, comme la baisse des impôts, la dérégulation, la réforme du commerce », a estimé le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, citant quelques mesures phare voulues par le président républicain.
La vigueur de la croissance l’année dernière a été portée en effet par le stimulus budgétaire de l’administration Trump avec les réductions d’impôts et les augmentations de dépenses dans la défense notamment. « Cette accélération n’est pas une surprise vu la relance budgétaire introduite l’année dernière », a noté Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics.
Pour le seul quatrième trimestre, la première économie mondiale a enregistré une croissance de 2,6% en rythme annuel, selon la première estimation du ministère sujette à révisions. C’est davantage que la projection moyenne des analystes (2,3%) même si cela représente un net ralentissement par rapport à l’expansion du troisième trimestre (3,4%).
Le « shutdown » du gouvernement, qui a fermé partiellement les services administratifs du 22 décembre au 25 janvier en raison d’un bras de fer sur le financement du mur que Donald Trump veut construire à la frontière méridionale avec le Mexique, a eu un impact négatif limité.
Le chiffre du dernier trimestre de 2018, qui est publié avec un mois de retard (en raison du « shutdown ») alors que le premier trimestre de 2019 est déjà bien avancé, montre un ralentissement de la progression de la consommation, locomotive de la croissance. Les dépenses des Américains ont avancé de 2,8% au lieu de 3,5% trois mois plus tôt, un rythme qui reste toutefois soutenu.
Les exportations rebondissent malgré les tensions avec la Chine
Au rang des bonnes surprises alors que la guerre commerciale bat son plein, les exportations qui avaient fortement chuté (-4,9%) de juillet à septembre après l’instauration de tarifs douaniers punitifs entre la Chine et les États-Unis, ont rebondi d’octobre à décembre (+1,6%). En décembre, la Chine avait recommencé à acheter du soja américain.
Autre facteur positif, les investissements des entreprises ont repris de la vigueur (+3,9%) et il y a eu un rebond dans la reconstitution des stocks.
« Pour résumer, le ralentissement de la croissance est bien moins fort qu’on ne l’attendait mais il est désormais en marche », a expliqué Jim O’Sullivan, de HFE.
AFP