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Une conjoncture bien meilleure que prévue au Luxembourg


Le directeur du Statec, Serge Allegrezza, rejette avec véhémence toute idée de «misérabilisme». (Photo : Editpress)

La situation conjoncturelle est bonne, d’après le directeur du Statec, Serge Allegrezza. Il a appelé à réfuter tout misérabilisme et tout propos anxiogène démagogue.

La conjoncture récente s’est révélée en 2015 bien meilleure que prévu, avec notamment un taux de croissance réel du PIB de près de 5 %. Le message du Statec est clair : le pays se porte bien, malgré une légère baisse de la croissance escomptée pour 2016. Car ce relatif ralentissement de l’activité – le taux de croissance réel pour 2016 étant estimé à 3,1 % – maintiendrait de toute façon le Luxembourg au-dessus de la moyenne de l’UE qui atteindrait 1,4 %.

Bref, l’optimisme est de rigueur du côté du Statec, d’autant plus que la croissance reprendra vraisemblablement du poil de la bête en 2017, avec un taux évalué à 4,5 %.

Cela étant, le tableau brossé n’est cependant pas parfaitement rose et un hic se pose au niveau de l’inflation. «Si la croissance économique a encore été relativement forte l’an passé, elle n’a pourtant pas généré de tensions notables sur les prix à la consommation et cette tendance devrait largement perdurer en 2016», explique le Statec.

Une absence de tensions inflationnistes qui s’explique par la faiblesse des prix mondiaux des matières premières, notamment du pétrole, mais pas seulement. D’autres causes ont, en effet, été avancées par Ferdy Adam, conseiller économique au Statec, à savoir «la disparition de l’impact de la hausse de la TVA de 2015, mais aussi la modération de nature plus généralisée des prix à la consommation».

Inflation : Dr Mario Draghi à la rescousse

Dans ce contexte d’inflation «convalescente», le Statec a tiré un coup de chapeau en direction de Francfort, siège de la Banque centrale européenne dirigée par Mario Draghi. Le Statec voit en effet d’un bon œil l’arsenal de mesures de la BCE visant à atteindre une inflation de 2 %, c’est-à-dire la baisse des taux d’intérêt, l’élargissement du programme Quantitative Easing ou encore l’opération TLTRO II (Targeted Long Term Refinancing Operation), dont l’objectif est de stimuler le crédit aux PME et aux consommateurs.

De quoi redonner espoir aux ménages, car la faible inflation actuelle empêche l’augmentation généralisée des salaires, par le biais du système d’indexation automatique (NDLR : le déclenchement de la prochaine tranche indiciaire étant prévu pour le 1er trimestre 2017), et contribue au freinage des dépenses et des recettes publiques.

Le directeur du Statec, Serge Allegrezza, note tout de même que cette absence d’indexation est accompagnée par un coup de pouce au pouvoir d’achat que représente la baisse des prix du pétrole et des produits énergétiques. Bref, il aura surtout été question pour le Statec, et donc le ministère de l’Économie, de rassurer la population quant à l’état de l’économie, qui se porte bien d’après ses dires. Reste à soigner l’inflation et à attendre la prochaine indexation.

Claude Damiani

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