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Guardian : l’OGBL hausse le ton


Une petite centaine de personnes, dont le bourgmestre de Dudelange, sont venues soutenir les salariés de Guardian Luxguard, visiblement inquiets pour leur avenir. (Photo : Alain Rischard)

Sans réponse face aux inquiétudes en lien avec la décision de Guardian de fusionner ses deux sites de production luxembourgeois, l’OGBL est passé à l’action.

Quelques jours après avoir tenu une conférence de presse pour dénoncer le silence assourdissant de la direction de Guardian, qui a l’intention de fusionner ses sites de production de Dudelange et de Bascharage, l’OGBL est passé à l’action.

Mercredi, devant les grilles de Guardian Luxguard II, dans la zone industrielle Wolser à Dudelange, le syndicat a tenu un piquet de protestation pour obtenir des réponses et des garanties.

Guardian, société spécialisée dans la fabrication de verre, a décidé de fusionner ses deux sites luxembourgeois dès le 6 août. L’OGBL a donc demandé des détails sur cette fusion, notamment en matière d’emploi et d’investissement. Des demandes sans réponses concrètes. «Nous assistons à un triste spectacle : le refroidissement du four de Dudelange», a commencé Alain Rolling, secrétaire central adjoint à l’OGBL, devant une petite centaine d’employés visiblement mécontents. «On connaît l’intention de Guardian de refroidir le four et de geler les investissements à Dudelange et à Bascharage. Malgré deux réunions avec les directions, nous sommes toujours dans l’inconnu. Qu’est-ce que les deux sites ainsi que les salariés vont devenir ? C’est inacceptable de laisser ses employés dans l’inconnu. Ce que cela laisse penser, c’est que Guardian a des choses à cacher», a assuré le syndicaliste avant de continuer : «Il est grand temps que Guardian mette ses cartes sur la table. Le comportement des décideurs de la société nuit gravement au dialogue social et piétine le modèle social luxembourgeois. Les deux directions n’ont jamais voulu établir un vrai dialogue social. Aujourd’hui nous craignons le pire, surtout quand une direction décide de geler les investissements. Cela veut clairement dire qu’il n’y a pas une vision d’avenir», a pesté Alain Rolling.

Ce dernier a d’ailleurs insisté sur le fait que la crise sanitaire n’est en rien responsable de la situation. Le président de la délégation du personnel de Guardian a d’ailleurs assuré que la production se portait bien : «Nous avons rempli les objectifs et nous avons même fait mieux que ce qui était demandé. Malgré cela, la direction ne nous respecte pas en agissant de la sorte.»

Sans réponse de la direction luxembourgeoise, Alain Rolling a adressé une demande d’entrevue à la direction européenne.

«C’est une journée triste»

Présent lors de ce piquet de protestation, le député-maire de Dudelange, Dan Biancalana, n’a pas caché son inquiétude : «En tant que bourgmestre, je suis solidaire. En tant que député, j’ai eu l’occasion de poser une question au Parlement sur l’évolution future du site de Dudelange et on ne parlait pas encore de Bascharage. Je rappelle que nous sommes ici dans une zone industrielle nationale qui est pourvoyeuse d’emplois. Historiquement, cette zone industrielle a été créée à la suite du déclin du secteur sidérurgique au Luxembourg. Cela revêt un caractère très symbolique dans la mesure où ce site industriel s’inscrit dans la diversification économique du pays en plus d’avoir aidé la ville de Dudelange à absorber les emplois à la suite de la crise sidérurgique. Aujourd’hui, le fait de savoir que des emplois sont sur la sellette sans savoir combien, que le four de Dudelange est en phase de refroidissement, c’est une journée triste, car il y a des emplois en jeu. Une ville a toujours besoin d’emplois, mais surtout de perspectives.»

Dan Biancalana n’a pas eu plus de réponses à ses questions de la part de la direction de Guardian : «J’ai eu une entrevue avec le directeur de Guardian Dudelange. J’ai fait comprendre que je n’étais pas content d’entendre que la production est à froid et que des emplois sont sur la sellette. J’ai également demandé des détails sur les perspectives. Et je suis resté sur ma faim, donc je comprends le désarroi des salariés et les revendications de l’OGBL.»

Le syndicat ne compte pas en rester là. Il a déjà annoncé un prochain piquet de protestation. Il se tiendra mercredi prochain devant les grilles du site de Bascharage.

Jeremy Zabatta

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