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Expo 2020 à Dubaï : un vaste chantier


Concernant le pavillon luxembourgeois en lui-même, qui sera démonté et dont 70% des matériaux seront recyclés, le chantier a déjà bien avancé. (photos SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

À quelques mois de l’ouverture de l’exposition universelle à Dubai, le site commence à prendre forme. Tout comme le pavillon luxembourgeois.

Un gigantesque chantier au milieu de nulle part, voilà à quoi ressemble pour le moment le site de l’Exposition universelle de Dubaï qui ouvrira en octobre. Sa surface totale est de 4 291 000 m², soit l’équivalent de 613 terrains de football. Plus qu’un chantier, c’est une ruche où s’agglutinaient jusqu’à présent entre 30 000 et 35 000 ouvriers de 50 nationalités différentes au quotidien.

À quelques mois de l’ouverture, les équipes ont été renforcées pour désormais atteindre 42 000 ouvriers. L’organisateur de l’Expo 2020 – dont le slogan est «Connecter les Esprits, Construire le Futur» – s’assure que les conditions de travail soient respectées selon une charte stricte devant faire office de référence et de modernité pour un pays de la région.

Ce qui explique que les ouvriers soient tous équipés d’un casque et d’habits de travail adéquats. Mais ne le nions pas, on est toutefois bien loin des conditions de travail des ouvriers de chantier au Luxembourg. «Il y a une charte stricte en la matière et un audit de contrôle est fait par une société extérieure», assure le directeur du pavillon luxembourgeois, Daniel Sahr.

Et de préciser : «Les entreprises travaillant sur le site doivent respecter cette charte et lors de nos appels d’offres, nous avons rejeté certaines d’entre elles. Il fait chaud et les conditions de travail ne sont évidemment pas les mêmes qu’au Luxembourg, mais les Émirats arabes unis sont très en avance par rapport à ce qui se pratique dans les pays voisins. Un des buts de cet événement pour les Émirats arabes unis, c’est également de mettre la barre assez haut en ce qui concerne les conditions de travail afin que, par la suite, les entreprises locales qui travaillent sur le site et qui respectent la charte le fassent également sur les chantiers autres que ceux de l’Expo 2020.»

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Au détour des conversations, on nous signale d’ailleurs que les conditions de travail sur le site sont bien meilleures que dans un pays comme le Qatar par exemple. Sur les chantiers, notamment sur le site luxembourgeois, on retrouve un grand nombre de Pakistanais et de Bangladais. Difficile d’échanger quelques mots avec eux sans attirer l’attention d’un membre de l’organisation. Dommage.

Le seul toboggan de l’Expo 2020

©SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

©SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Concernant le pavillon luxembourgeois en lui-même, qui sera démonté et dont 70% des matériaux seront recyclés, le chantier semble avoir bien avancé. «Actuellement, les fondations et la dalle ont été coulées, donc le plus difficile a été fait. Et c’est ce qui a pris le plus de temps. Il nous reste maintenant quatre mois et demi de travail si l’on retire les congés», souligne l’architecte luxembourgeois Shahram Agaajani.

À noter qu’en plus du bureau d’architectes Metaform, deux autres entreprises luxembourgeoises ont contribué à la réalisation du projet. «Dès le début, nous voulions présenter un projet qui tienne la route. Nous avons fait appel au cabinet d’ingénieurs AuCarré pour calculer la statistique et à Goblet Lavandier pour les parties techniques comme la ventilation et l’électricité. Par contre, sur place ce sont des entreprises locales ou déjà implantées à Dubaï qui s’occupent de l’exécution.»

Avec 51 ouvriers à l’œuvre pour terminer la construction du bâtiment luxembourgeois pour le 20 juillet 2020, soit onze mois de travaux au total, construire à Dubaï n’est pas une mince affaire tant du point de vue de la chaleur – ce qui nécessite de travailler également la nuit – que du point de vue réglementaire. «L’une des seules critiques, si je puis dire, que je pourrais formuler, c’est que Dubaï n’a pas réfléchi à une réglementation spécifique pour le site de l’exposition. C’est-à-dire que pour un bâtiment provisoire qui doit rester six mois, nous avons les mêmes contraintes réglementaires que pour construire une tour ici. Donc nous avons eu beaucoup de contraintes pour un bâtiment qui n’est que provisoire», précise Shahram Agaajani.

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À l’intérieur du pavillon luxembourgeois, qui doit prendre la forme d’un ruban de Möbius, le public et les entreprises pourront faire l’expérience de mettre à contribution leurs cinq sens, dont l’odorat. «Nous sommes en train de travailler avec un parfumeur pour qu’il recrée les odeurs du Mullerthal, notre « Petite Suisse » qui fera partie de la scénographie de l’intérieur du bâtiment», assure l’équipe responsable du bâtiment.

Avec un restaurant, des animations numériques retraçant le développement du Luxembourg, sans oublier d’évoquer sa nature et de faire un clin d’œil à la Schueberfouer, le pavillon luxembourgeois a la volonté de séduire et de montrer au monde l’identité du pays. À noter que ce sera le seul pavillon du site – qui en compte 68 pour 192 pays – à avoir son propre toboggan.

Une assiette luxembourgeoise

Idéalement situé sur le site de l’Expo 2020 du fait que le Luxembourg a été le deuxième pays, derrière la Suisse, à confirmer sa présence, le pavillon luxembourgeois devrait étonner par sa forme. Son enveloppe, en forme de ruban, et sa structure sont un mélange de béton, d’acier venant d’ArcelorMittal et de fibre de verre pour sa membrane extérieure.

Au niveau de la gastronomie, c’est l’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg (EHTL) qui s’en chargera, sous le regard du chef luxembourgeois Kim Kevin de Dood. Ainsi, les plats seront préparés par le chef et composés par les élèves de l’EHTL. De plus, certaines recettes seront élaborées par quatre jeunes chefs luxembourgeois.

Autre partenaire de choix, la société locale Rak Ceramics, qui est également présente au Luxembourg, fournira près de 2 500 pièces de porcelaine allant de la vaisselle et des couverts aux sanitaires. De plus, Rak Ceramics et l’architecte luxembourgeois du pavillon sont en train de collaborer pour créer une assiette spécialement dédiée au pavillon et que les visiteurs pourront se procurer en souvenir.

«Nous avons déjà commencé à travailler avec Shahram Agaajani sur l’aspect du design de l’assiette et nous sommes en train de regarder ce qu’il est possible de faire d’un point de vue technique. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de créer une assiette uniquement pour le pavillon», souligne Sven Bodry, le directeur des ventes de Rak Ceramics.

A Dubaï, Jeremy Zabatta

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En mètres carrés, c’est la surface du pavillon luxembourgeois. Il mesure 51 mètres de long pour 21 mètres de hauteur. Il pourra accueillir 500 personnes simultanément et disposera d’un magasin et d’un restaurant de 80 couverts. Sur trois étages, le bâtiment sera parcouru par un large escalier faisant le tour de l’enceinte.

Le budget total est de 32 millions d’euros. Des partenaires divers y ont contribué pour 7,2 millions d’euros et Luxembourg for Business pour 5,8 millions d’euros. Deux millions d’euros ont été apportés par des sponsors.

L’État luxembourgeois, lui, participe directement à hauteur de 15,3 millions d’euros. Selon le ministre des Finances, Pierre Gramegna, «pour le moment, il n’y a pas eu de dépassement de budget», alors que c’est souvent le cas lors d’une construction.

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