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Construction : un premier pas salué


L’état de crise concernera les entreprises de la «construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels» et de la «démolition et la préparation de sites» à partir du 1er février. (Photo : archives editpress)

La mise en place de l’état de crise dans certains secteurs de la construction est salué par l’OGBL et la Fédération des Artisans. Cela va aider, mais il va falloir d’autres initiatives pour chasser les nuages noirs.

Les réactions n’ont pas tardé après la décision du gouvernement de placer en état de crise, à partir du 1er février et pour six mois (jusqu’aux congés collectifs d’été), une partie du secteur du bâtiment. Ce statut permettra aux entreprises de bénéficier d’une procédure simplifiée pour recourir au chômage partiel. Sont visées par cette annonce les entreprises de la construction dont l’activité principale relève de la «construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels» (14 000 salariés) ou de la «démolition et la préparation de sites» (1 400 salariés). La mesure décidée par le gouvernement prévoit un recours au chômage partiel pouvant concerner, au maximum, jusqu’à 20 % des effectifs par entreprise.

Hier, l’OGBL a dit soutenir la décision prise par le gouvernement, car elle permettra de garantir le maintien dans l’emploi des salariés concernés, «du moins à court terme». Néanmoins, l’OGBL insiste sur l’importance de veiller à présent à ce qu’il n’y ait pas d’abus commis par certaines entreprises et que le chômage partiel – financé par l’argent du contribuable – bénéficie exclusivement aux entreprises qui sont confrontées à de véritables difficultés en raison du ralentissement de l’activité dans le secteur. Le syndicat explique que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’OGBL a toujours privilégié la recherche d’accords de plan de maintien dans l’emploi (PME) individuels avec les entreprises rencontrant des difficultés. Selon lui, de tels PME permettent en effet de trouver, au cas par cas, les mesures adéquates à chaque situation : chômage partiel si nécessaire, mais également prêt de main-d’œuvre, préretraite…

L’OGBL a conclu de tels PME dans le secteur et continue d’ailleurs d’en négocier. L’OGBL rappelle qu’il ne pouvait marquer son accord à un plan de maintien dans l’emploi sectoriel pour la construction que sous la condition expresse que celui-ci ne se réduise pas exclusivement à la possibilité offerte à l’ensemble des entreprises de recourir au seul chômage partiel. L’OGBL revendiquait dans ce contexte, outre la négociation d’un accord sectoriel global relatif aux conditions de travail, que ce PME sectoriel prévoie également la possibilité de recourir à l’ensemble des mesures offertes par la législation et non seulement au chômage partiel.

Construire des logements, vite…

Pour l’OGBL, cette crise du secteur est à rechercher dans la crise du logement au Luxembourg. Prix du logement exorbitants depuis plusieurs années et hausse spectaculaire des taux d’intérêt ont rendu l’acquisition d’un logement très difficile «pour le commun des mortels» et entraînent mécaniquement un ralentissement de l’activité dans certaines branches de la construction. Et dans le même temps, la contraction au niveau de l’accès à la propriété a eu pour conséquence une forte pression sur le locatif, entraînant une flambée des loyers. L’OGBL revendique dans ce contexte que «des mesures ambitieuses en matière d’accès au logement soient prises par le gouvernement, dans l’intérêt aussi bien des ménages que de la relance dans le secteur de la construction et ainsi, également, de la préservation des emplois».

La Fédération des Artisans a, elle aussi, salué la décision du gouvernement de permettre aux entreprises du bâtiment d’avoir un accès limité au chômage partiel. Elle souligne que, depuis plus d’un an, l’organisation artisanale est en contact étroit avec les responsables politiques afin de les alerter sur les risques des évolutions actuelles sur le secteur du bâtiment et de leur proposer des solutions. «Le gouvernement vient d’annoncer qu’une bonne partie de ces propositions seraient mises en œuvre d’ici fin février», indique-t-elle.

La Fédération des Artisans rappelle également que l’application du chômage partiel reste coûteuse pour les entreprises et ne peut donc être envisagée qu’en dernier recours. Rejoignant l’OGBL, la Fédération des Artisans souligne que les «éventuels abus doivent être sévèrement sanctionnés». Elle prévient aussi : «La crise de la construction s’étend à tous les corps de métier, qui seront également touchés par l’effondrement de l’activité de construction au cours de l’année.» D’autres mesures devront être prises et il faudra donc peut-être élargir à d’autres secteurs cet état de crise. Pour le président de la Fédération, Luc Meyer, il faut aussi mettre en place des mesures incitatives pour que la création de logements redémarre. 

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