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Les agriculteurs prêts à rester sur l’A31


Hier matin, dès 9 h, les agriculteurs lorrains se sont installés sur l’A31 au nord de Thionville (à hauteur du Kinepolis) et ont bloqué les deux sens de circulation.  (Photo : le républicain lorrain)

La mobilisation des agriculteurs lorrains qui ont bloqué une partie de l’A31 continuera encore aujourd’hui. La situation se tend alors que le gouvernement français doit faire des annonces dans la journée.

Des ralentissements, mais pas de chaos. Les agriculteurs lorrains ont mis leurs menaces à exécution hier et ont bloqué l’A31 dans les deux sens au niveau du Kinepolis au nord de Thionville. À Fey, au sud de Metz, des tracteurs ont également bloqué le passage. L’occupation des voies n’était pas sauvage et à chaque fois des déviations ont été prévues en amont pour éviter les accidents et pour permettre aux usagers de la route de trouver une échappatoire. Il a fallu faire preuve de patience, mais ça roulait! Par effet domino, le Grand-Duché a aussi été impacté par ces blocages de routes avec des embouteillages et des déviations notamment de l’A3 (autoroute entre la France et le Luxembourg) vers l’A13 pour éviter le goulot d’étranglement. Les voies au niveau de Dudelange ont été étrangement calmes hier (voir notre photo)… comme un air de confinement.

Les automobilistes vont encore devoir prendre leur mal en patience, car les agriculteurs sont partis pour rester sur les voies de l’A31 au moins jusqu’à 16 h aujourd’hui. Le gouvernement français a reçu les doléances des agriculteurs et doit répondre ce jour. Reste à savoir si les paysans seront satisfaits et vont lever les blocages. Ce n’est pas sûr… Un durcissement des actions est possible et les agriculteurs lorrains pourraient décider de rester sur les voies de l’A31.

Ainsi, comme une mise en bouche, des blocages sont prévus en Meurthe-et-Moselle. En fin de matinée, le cortège prendra la direction de la RN52 et la Belgique. Une opération escargot est notamment prévue. D’après les informations du Républicain Lorrain, les agriculteurs prendront ensuite la direction du pôle européen de développement, situé à quelques kilomètres de la frontière luxembourgeoise. Ils traverseront plusieurs communes du Pays-Haut, dont notamment Mont-Saint-Martin, Longwy, Mexy pour rejoindre leur point de départ, le village de Serrouville. Il risque d’y avoir quelques bouchons sur l’A30 reliant Longwy, qui a été épargnée par l’action des agriculteurs hier. 

L’autoroute France-Luxembourg du côté de Dudelange était déserte à cause du blocage. Les véhicules ont été déviés par l’A13.  (Photo : alain rischard)

Les actions risquent de se durcir

Hier dans toute la France, les agriculteurs laissent de nouveau éclater leur colère, allant pour certains jusqu’à menacer de bloquer Paris, pour sommer le gouvernement de répondre sans délai à leur détresse. Le Premier ministre français Gabriel Attal, après avoir réuni les ministres de l’Agriculture, de la Transition écologique et de l’Économie, doit faire de premières annonces aujourd’hui. Le temps presse d’autant plus pour le gouvernement que les «syndicats risquent d’être débordés si l’attente est trop longue», ont alerté les services de renseignement dans une note, soulignant que «les risques de troubles à l’ordre public sont réels».

Les agriculteurs ont organisé 77 points de blocage hier un peu partout en France, selon un décompte du syndicat majoritaire FNSEA. Et les sections d’Île-de-France de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) ont appelé leurs adhérents à se rassembler vendredi «sur les grands axes autour de la capitale». Signe que la base est moteur dans cette mobilisation depuis une semaine, les organisations nationales ne se sont pour l’instant pas jointes à cet appel à bloquer l’Ile-de-France.

«La balle est dans la camp du gouvernement»

«La balle est dans la camp du gouvernement», à qui il revient «de faire qu’on évite une paralysie du pays», a estimé Arnaud Gaillot, le président des JA. La FNSEA et les JA ont présenté mercredi soir au Premier ministre une liste de 140 revendications, allant du versement immédiat d’aides à l’allègement de contraintes environnementales.

Le mouvement de protestation n’est pas que français. Des actions ont lieu par exemple depuis des semaines en Allemagne. Les Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne… les agriculteurs de nombreux pays se mobilisent et se disent étouffés par les hausses des prix de l’énergie, la concurrence déloyale, les prix trop bas du marché, les contraintes administratives, les tonnes de paperasse à remplir pour continuer à percevoir les aides européennes, les taxes… Pour couronner le tout, des syndicats d’agriculteurs belges s’organisent pour lancer également des actions en début de semaine prochaine. Des blocages de routes sont aussi prévus.

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