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Chauffeurs routiers et sécurité sociale : «Que le ministre passe enfin aux actes» 


Le secrétaire syndical Paul Glouchitski s’est montré peu avare en critiques à l’égard du ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider.  (Photo : Didier Sylvestre)

Le LCGB dénonce la désaffiliation de plusieurs centaines de chauffeurs frontaliers de la sécurité sociale. Il revendique des accords bilatéraux entre pays limitrophes.

IIs seraient 800, d’après les chiffres du Centre commun de la Sécurité sociale, mais un nombre bien plus conséquent, d’après le LCGB, à ne plus bénéficier de l’intégralité des prestations sociales, la faute à un règlement européen sur la coordination de la sécurité sociale.

La situation apparaît comme absurde et le LCGB compte bien obtenir gain de cause. Sauf que le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, a déjà répondu à ces critiques le 31 mars. Il indiquait entre autres que la régularisation de ces travailleurs frontaliers se ferait prochainement.

«Sécurité sociale : un système par personne»

Le ministre explique qu’«un principe fondamental de cette coordination est qu’une personne ne peut être affiliée qu’à un seul système de sécurité sociale. Ceci étant, un salarié est normalement affilié dans l’État membre où il effectue son travail. Si une personne effectue son travail dans deux ou plusieurs États membres, alors le règlement prévoit que c’est l’État de résidence du salarié qui doit décider quelle législation s’applique, donc dans quel État membre la personne doit être affiliée (…).»

De plus, le ministre Romain Schneider indique que «la réglementation européenne prévoit que le salarié qui effectue une partie substantielle de son activité dans son État de résidence (règle des 25 %) est soumis à la législation de son pays de résidence. Si tel n’est pas le cas, le salarié sera affilié dans l’État membre où se trouve le siège social ou le siège d’exploitation de l’entreprise ou de l’employeur.»

Le LCBG veut des accords bilatéraux, et vite!

Le LCGB a une autre vision des choses. Le syndicat chrétien, par la voix du secrétaire syndical Paul Glouchitski, mardi à Luxembourg, accuse le ministre Romain Schneider, après l’avoir récemment rencontré, d’«abandonner les chauffeurs concernés à leur sort, au détriment de la sauvegarde de l’existence de ces salariés frontaliers, pourtant si essentiels au bon fonctionnement de notre tissu économique. L’on se trouve en situation de vide juridique. De ce fait, ces travailleurs risquent de quitter le Grand-Duché pour aller proposer leurs services dans leur pays d’origine.»

Le syndicat revendique, énonce Paul Glouchitski, «des accords bilatéraux dans les plus brefs délais ainsi qu’une couverture sociale complète (pas uniquement une couverture d’assurance maladie pour trois mois, mais aussi les prestations familiales, les indemnités de chômage) pour les salariés concernés, et demande par la même occasion aux différents responsables un réel engagement ainsi qu’une véritable prise de conscience et responsabilité politique dans ce dossier. Que le ministre passe enfin aux actes au lieu de se cacher derrière le cadre légal et des paroles vides.»

Le secrétaire syndical rappelle d’ailleurs que les transports fluviaux et aériens ne sont pas logés à la même enseigne, car bénéficiant d’une dérogation.

Claude Damiani

Pandémie : «le transport, un secteur essentiel»

Afin de mettre encore un peu plus la pression sur les épaules du ministre de la Sécurité sociale, le secrétaire syndical Paul Glouchitski a avancé certains chiffres concernant le secteur du transport : «Celui-ci compte aujourd’hui au Luxembourg près de 10 800 salariés et une flotte de plus de 6 000 camions et bus, répartis dans 800 entreprises de transport routier, dont la moitié sont spécialisées dans le transport international (…) Il s’agit donc d’un secteur qui est considéré comme essentiel, notamment depuis le début de la pandémie.»

Le LCGB, constatant «que les accords sur le télétravail, dans le cadre de la pandémie, ont été négociés en seulement quelques jours avec les pays limitrophes (…), se demande aujourd’hui si le secteur du transport et de la logistique constitue toujours aux yeux du gouvernement un secteur économiquement stratégique».

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