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Brussels Airlines : un millier de postes en moins pour « survivre » à la crise


Le directeur financier de Brussels Airlines, Dieter Vranckx, a présidé un comité d'entreprise extraordinaire de Brussels Airlines à Zaventem, ce mardi, prévoyant de licencier 1 000 employés. (photo AFP)

Dernière victime en date d’un secteur en crise, la compagnie aérienne belge Brussels Airlines, filiale de Lufthansa, compte supprimer un quart de ses effectifs, soit environ 1.000 postes, afin d' »assurer sa survie » face à la pandémie de coronavirus.

Cette annonce intervient au moment où Lufthansa négocie en Allemagne une gigantesque aide d’Etat pour ne pas sombrer, un contexte qui rend « très difficile » la discussion avec le groupe allemand, a reconnu mardi le ministre belge des Finances, Alexander De Croo.

Brussels Airlines, qui emploie quelque 4 000 personnes, est le numéro un du transport aérien en Belgique, et la restructuration annoncée menace aussi l’activité à l’aéroport international de Bruxelles-Zaventem, un des poumons économiques du pays.

Dieter Vranckx, PDG de Brussels Airlines, a justifié sa décision par la « crise sans précédent » traversée par le secteur depuis que la pandémie a frappé l’Europe de plein fouet en mars. « La restructuration est nécessaire de toute urgence afin de survivre à la crise actuelle », a-t-il expliqué dans un communiqué à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire.

Le « plan de redressement » prévoit « une réduction de la flotte » de 54 à 38 avions, soit une baisse de 30%. « La taille globale de la compagnie, et par conséquent ses effectifs, seront réduits de 25% », a indiqué Brussels Airlines, qui « collaborera avec ses partenaires sociaux pour réduire le nombre de licenciements forcés à un minimum ».

« Lufthansa met le couteau sous la gorge de tout le monde »

Un engagement que le ministre Alexander De Croo a promis aux syndicats de surveiller de près, lors d’une entrevue dans l’après-midi. « Les autorités fédérales veilleront à ce que toutes les procédures (légales) soient correctement appliquées », a dit le ministre des Finances, réclamant aussi « un signal clair » de la maison mère Lufthansa sur l’avenir de sa filiale. « Il est nécessaire qu’un plan d’avenir crédible soit mis sur la table (…). On ne veut pas d’un simple scénario de liquidation, il faut aussi qu’il y ait des investissements », a-t-il affirmé.

De son côté, Didier Lebbe, du syndicat chrétien francophone CNE, a demandé du temps pour « digérer » ces annonces. « Lufthansa met le couteau sous la gorge de tout le monde, de Brussels Airlines, du gouvernement belge, et maintenant du personnel de la compagnie », a accusé le responsable syndical.

Brussels Airlines espère, avec ces suppressions de postes, pouvoir « se développer de manière rentable dès que la demande dans le transport aérien aura retrouvé une nouvelle normalité, ce qui est prévu à partir de 2023 ». Depuis le 21 mars et la suspension temporaire de tous ses vols, poursuit-elle, Brussels Airlines « perd un million d’euros par jour en raison de pertes de revenus et de coûts qui ne peuvent être évités, tels que les frais de leasing et d’entretien de ses avions ».

Aide de l’État belge de 300 millions d’euros demandée

L’ensemble du secteur est dans un flou total sur le calendrier d’une possible reprise des vols alors que le déconfinement débute tout juste dans plusieurs pays. Avant Brussels Airlines, plusieurs compagnies avaient déjà annoncé des suppressions de postes, comme les britanniques Virgin Atlantic (3 150 emplois) et British Airways (12 000), l’irlandaise Ryanair (3 000) ou encore la scandinave SAS (5 000).

De son côté, le patron de Lufthansa, premier groupe de transport aérien européen, a récemment estimé avoir 10 000 salariés en trop au regard de la crise. Des négociations sont en cours avec le gouvernement allemand sur une aide se chiffrant en milliards d’euros. Elles coincent notamment sur les conditions du soutien et une éventuelle entrée au capital par l’État.

De manière générale, Lufthansa qui a aussi des filiales en Suisse et en Autriche veut éviter que les gouvernements lui accordant des aides lui dictent ses décisions. En Belgique, les exigences de Lufthansa porteraient sur une aide d’État à hauteur de quelque 300 millions d’euros, selon la presse belge.

Brussels Airlines, première compagnie belge du secteur aérien, a succédé en 2002 à l’historique Sabena déclarée en faillite l’année précédente. Devenue en 2017 filiale à 100% de Lufthansa, elle revendique un chiffre d’affaires annuel de 1,5 milliard d’euros en 2018.

AFP/LQ

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