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Autofestival 2020 : une année charnière pour l’électrique


Les professionnels, qui considèrent l'événement comme le baromètre du marché, s'attendent à une bonne année 2020 tout en restant prudents.(Photo : Alain Rischard)

Les professionnels de l’automobile sont satisfaits de l’Autofestival 2020 et ont constaté l’intérêt grandissant des clients pour les modèles électriques.

La 56e édition de l’Autofestival reste un bon cru. Malgré trois années record au niveau des ventes – pour rappel 55 008 nouvelles immatriculations ont été enregistrées en 2019, soit une croissance de 4,16 % par rapport à l’année 2018 – les concessionnaires du pays ont passé les deux dernières semaines intenses. «Ça reste un moment convivial, les clients passent de concession en concession, découvrent les modèles, posent des questions. On voit que le Luxembourg reste un pays où la voiture attire, le showroom est plein. Au niveau de la gamme, on note encore un engouement autour des SUV», explique Olivier François, en charge du marketing et de la communication de la concession Bilia-Emond à Luxembourg.

L’électrique intrigue

Pour Luc, c’est l’occasion de choisir sa nouvelle voiture mais également de se faire plaisir. «Je suis allé chez Audi et BMW car j’hésite entre deux modèles. J’en ai profité pour me rendre chez Tesla à quelques mètres, par curiosité, car les voitures électriques commencent à m’attirer», avoue Luc qui fera finalement le choix d’une voiture thermique ou hybride. C’est un peu la même chose du côté de Rita, qui réfléchit de plus en plus à l’électrique. «On entend beaucoup de chose sur le diesel, la pollution, les taxes, etc. Alors oui, je m’interroge sur ce qui existe en électrique. Mais je ne suis pas certaine de franchir le pas, car j’ai encore trop de craintes et d’interrogations», souligne la jeune trentenaire.

«On voit que les clients posent beaucoup de questions sur les différentes motorisations, notamment en électrique. Chez BMW, nous avons la chance d’avoir une gamme assez complète à ce niveau. Mais les ventes de motorisations électriques n’explosent pas pour autant. Car outre le prix, les clients ont des questions sur le fait d’avoir une borne à domicile ou au travail, sur l’autonomie, le coût de l’électricité…», souligne Olivier François.

À Esch-sur-Alzette, là aussi, l’Autofestival a été au rendez-vous. «On a peut-être eu un peu moins de passage en concession cette année, peut-être à cause de la météo, mais plus de ventes, donc on peut dire que la tendance est satisfaisante», affirme José Luqué, chef de vente chez Seat (garage Martin Losch).

L’électrique moins cher que le thermique

À quelques mètres, chez Volkswagen – qui reste la marque la plus vendue au Luxembourg –, on souligne avoir fait une «très bonne première semaine» et on regrette même de ne pas avoir pu mettre plus de modèles électriques en avant. «Quatre-vingt-dix pour cent de nos ventes restent des motorisations thermiques, mais on a réussi à vendre notre stock de voitures électriques, des e-Golf et des e-Up en stock. Ce qui nous fait un peu regretter de ne pas avoir, en amont, prévu plus de stock. On est restés un peu trop prudents, car je suis certain qu’avec 10-20 voitures électriques de plus dans le stock, elles seraient parties», souligne Sébastien Doub, chef des ventes pour Volkswagen au sein du garage Martin Losch à Esch-sur-Alzette.

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Il faut dire que 2020 s’annonce être une année charnière pour l’électrique puisque les constructeurs ont annoncé de nombreux modèles électriques pour cette année et la prochaine. «On voit qu’il y a peut-être un peu moins de passage, que les gens sont un peu plus indécis et ont beaucoup de questions. Mais en ce qui concerne les ventes, nous sommes au même niveau que l’année dernière», affirme Sébastien Doub.

Pour revenir à l’électrique, souvent jugé trop cher, on peut finalement s’apercevoir que certains modèles sont moins chers que les thermiques. «Le constructeur a fait un vrai effort sur les prix des e-Golf et des e-Up. En plus, avec la prime de 5 000 euros de l’État, on arrive à rouler en électrique pour moins cher qu’une même voiture en thermique», assure Sébastien Doub, exemples à l’appui.

En prenant le prix d’une e-Up (avec une autonomie d’un peu plus de 200 km) – soit autour des 13 000 euros avec la prime d’État de 5 000 euros déjà déduite – on constate que la Volkswagen Up est moins chère dans sa version électrique étant donné que la version thermique est affichée entre 15 000 et 16 000 euros (voire 18 000 euros dans certaines versions). Idem pour une e-Golf affichée à 25 000 euros. En déduisant les 5 000 euros de prime, on arrive dès lors à 20 000 euros alors qu’une Golf 7 last edition est affichée à 21 900 euros (essence) et 24 400 euros (en diesel). «En ajoutant une reprise d’une Golf ayant 4-5 ans au moment de l’achat, on peut rouler en Golf électrique pour 10 000 euros», affirme Sébastien Doub.

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Ce dernier souligne tout de même que pour le «moment, la majorité des clients n’est pas encore prête à passer à l’électrique car elle a encore trop d’interrogations, mais pour une seconde voiture, cela peut être un bon choix».

Dans sa globalité, l’Autofestival a donc bien fonctionné. Les professionnels, qui considèrent l’événement comme le baromètre du marché, s’attendent à une bonne année 2020 tout en restant prudents et en ne parlant pas d’une quatrième année record.

Jérémy Zabatta

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