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Une immense clôture contre les chats sauvages va se dresser en Australie


Cette clôture va permettre de créer un refuge de 69 000 hectares au nord-ouest d'Alice Spring, dans le désertique "outback". (photo AFP)

L’Australie a lancé le chantier d’une clôture infranchissable par les chats sauvages, afin de ceinturer une immense zone où seront réintroduites des espèces décimées par ce prédateur introduit il y a deux siècles par les colons européens.

Cette clôture va permettre de créer un refuge de 69 000 hectares au nord-ouest d’Alice Spring, dans le désertique « outback ». En parallèle, des centaines de chats sauvages seront attrapés et tués. Mené par l’ONG Australian Wildlife Conservancy (AWC), le projet prévoit la réintroduction d’une dizaine d’espèces qui survivent actuellement sur des îles ou des poches protégées. « Concrètement, tous les mammifères de petite à moyenne taille, en particulier dans le centre de l’Australie, ont vu leurs nombres chuter de façon dramatique », a déclaré mercredi Atticus Fleming, directeur général d’AWC.

« Ce que virent les premiers explorateurs fut un bush australien qui regorgeait de petits animaux. Mais les chats sauvages et les renards, en particulier, ont volé la vie sauvage indigène et une bonne partie du centre de l’Australie est désormais un désert en ce qui concerne les marsupiaux. » Les chats sauvages sont montrés du doigt comme les coupables numéro un. On estime que leur population est de plusieurs millions d’individus, certains pouvant tuer jusqu’à sept animaux par nuit. Ils ont déjà éradiqué certaines populations depuis leur introduction par les Européens il y a deux siècles.

Jusqu’à 400 chats seront éliminés au début de l’année prochaine, quand la première phase de l’érection de la clôture sera achevée. Les réintroductions débuteront en 2019. Les premières espèces concernées sont le numbat -ou fourmilier marsupial- et le wallaby des rochers, ou pétrogale d’Australie occidentale. Parmi les autres espèces qui doivent être réintroduites figurent le chat marsupial de Geoffroy, le bettongie à queue touffue et le bilbi. « Entre les chats et les bilbis, nous choisissons les bilbis », a déclaré Atticus Flemming en citant cet étonnant bandicoot aux grandes oreilles. « Dans trois à quatre ans, on pourra visiter cette zone et voir le bush australien comme il était il y a 200 ans. »

L’ACW espère que d’autres zones sans chat seront construites le temps que la science trouve une solution efficace pour lutter contre le prédateur. Les efforts pour tuer les chats sauvages ou les stériliser ont pour l’instant été inefficaces.

Le Quotidien/AFP