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[Série] Un duo d’espions pas comme les autres


Eva Green endosse ici le rôle d'Alison Rowdy, une proche conseillère du ministre britannique de la Sécurité aux prises avec une série de cyberattaques menaçant Londres. (Photo : afp)

Première production franco-anglaise d’Apple TV+, Liaison met en scène Vincent Cassel et Eva Green, atouts de charme de cette production qui navigue dans les eaux troubles de la politique.

Trois ans et demi après son lancement, la plateforme américaine AppleTV+ cible enfin le public français avec sa première série franco-britannique Liaison, un thriller politico-amoureux sous adrénaline porté par un tandem français et glamour : Vincent Cassel et Eva Green. La série, composée de six épisodes d’environ une heure, sera disponible dès demain sur la plateforme au rythme d’un épisode par semaine.

Les deux stars françaises, réunies pour la toute première fois à l’écran, sont entourées de nombreuses têtes d’affiche françaises et britanniques, dont la notoriété a récemment été renforcée par leur visibilité sur des plateformes, à l’instar de Peter Mullan (Ozark, Westworld), Irène Jacob (The Affair), Gérard Lanvin (Dix pour cent), Stanislas Merhar (Bronx) ou encore Laëtitia Eido (Fauda).

Eva Green endosse ici le rôle d’Alison Rowdy, une proche conseillère du ministre britannique de la Sécurité aux prises avec une série de cyberattaques menaçant Londres. S’engage alors une course contre la montre durant laquelle elle croise le chemin de son amour de jeunesse, Gabriel Delage (Vincent Cassel), devenu mercenaire du renseignement.

 

Mélange des genres

Avec pour toile de fond les tensions post-Brexit entre Royaume-Uni et Europe, le cinéaste britannico-australien Stephen Hopkins, réalisateur de la première saison de 24 Heures Chrono, mène tambour battant l’intrigue et ses personnages entre Paris, Bruxelles, Londres ou Damas. «On voulait que ça ne soit pas étriqué» et mettre en scène Bruxelles, qui est devenue «une vraie scène de dramaturgie», a exposé la scénariste Virginie Brac, auteure notamment de deux saisons d’Engrenages, série policière à succès de Canal+.

Épaulée par une petite équipe de consultants, dont un fin connaisseur de la Commission européenne et un spécialiste en cybersécurité, Virginie Brac a échafaudé des scénarios catastrophes déclenchés par des cyberattaques d’envergure. Au risque d’inspirer des criminels ? «Quand on voit ce qui se déroule actuellement, ce n’est pas nous qui allons leur donner des idées», mais «on fait attention». «On reste toujours un peu en retard» par rapport à la réalité, précise la scénariste.

«C’est une série étrange parce qu’elle mélange tellement de genres. C’est une romance très noire. C’est un thriller politique qui est basé sur des événements qui arrivent vraiment dans le monde aujourd’hui. Le Brexit a une part importante. Donc, il y a plein de suspense, c’est comme un roman policier», résumait Stephen Hopkins lors de l’avant-première parisienne de la série.

Le cinéma ne remplace pas la série, ni l’inverse !

Le duo Cassel-Green, que l’on retrouvera à l’affiche de la saga Les Trois Mousquetaires dès avril dans les peaux d’Athos et Milady, vient ajouter une touche de glamour torturé avec un amour passionnel brisé dans des circonstances mystérieuses. «C’est toujours intéressant de jouer un personnage qui paraît assez lisse à la surface», mais qui est «hanté par la culpabilité d’un acte» passé, a déclaré Eva Green.

Son partenaire à l’écran confie son admiration pour elle. C’est «quelqu’un qui me fascine depuis le film de Bertolucci» (Innocents : The Dreamers, 2003) et «avec qui j’avais déjà essayé de travailler dans le passé» sans jamais y parvenir, a relaté Vincent Cassel. «Elle a un côté instinctif» dans lequel «je me reconnaissais un peu. J’avais l’impression que c’était une version féminine du type d’acteur que je peux être, donc on a tout de suite eu cette électricité» et «beaucoup de plaisir à jouer», a-t-il ajouté.

Également coproducteur de la série – pour garder «un peu de contrôle» et de «liberté créative» – le comédien âgé de 56 ans, qui, comme Eva Green, est très courtisé par Hollywood, ne cache pas pourquoi il a choisi de travailler avec le géant de la tech. «Peu d’opportunités se présentent à un acteur français pour avoir une audience internationale. La force de frappe d’une boîte comme Apple, c’est que, quand ils appuient sur un bouton, il y a 150 millions de personnes qui sont au courant. C’est pas négligeable !», souligne-t-il.

Liaison, de Virginie Brac. Dès aujourd’hui sur Apple TV+.

«Le cinéma va devoir se renouveler»

Vincent Cassel, valeur sûre du grand et du petit écran, raconte l’équilibre fragile entre cinéma et série.

CARRIÈRE Je n’ai pas de rétroviseur. Pour moi, ce qui est fait n’est plus à faire ! Je regarde les films que j’ai faits au moins une fois, en général avec un public, parce que, tout seul, je suis incapable de comprendre ce que j’ai fait. Après, l’image que l’on renvoie… En France, il n’y a pas de stars, il n’y a que des vedettes !

ÉCRAN Je ne suis pas un grand consommateur de cinéma ou de séries. J’ai de plus en plus de mal à rester devant un écran, quel qu’il soit. De plus en plus, je me concentre sur ce qui est important pour moi, c’est-à-dire ma santé mentale, physique, ma famille, mes enfants, ma femme, mes amis et éventuellement les projets à venir.

MÉTIER Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est que je ne sais pas ce qui va m’arriver. C’est la surprise qui m’excite ! Quand on signe pour faire ça de sa vie, ça peut s’arrêter du jour au lendemain, puis, tout d’un coup, vous pouvez vous retrouver en Chine, en Corée ou à Hollywood. Tout est possible !

SÉRIE / CINÉMA Le cinéma va être obligé de se renouveler, de se donner des moyens d’exister. Les formes s’équilibrent, parce qu’aujourd’hui, on peut avoir des expériences de meilleure qualité qu’à l’époque du tube cathodique. Mais le cinéma ne remplace pas la série, ni l’inverse ! L’expérience est juste différente : c’est un truc qu’on partage alors que devant la télévision ou sur sa tablette, on est un peu tout seul comme le reste du temps, parce qu’aujourd’hui, on est complètement obnubilé par nos écrans.

Un commentaire

  1. Si on n’a pas Apple TV, tintin!

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