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Tout va bien au Mudam, avec en prime un cadeau de Maggy « Noël »


La ministre de la Culture, Maggy Nagel, et le directeur Enrico Lunghi, lors de la présentation du programme 2016 et des 10 ans du Mudam. (photo Hervé Montaigu)

Tous les indices sont à la hausse au Mudam qui, après la crise des conventions culturelles – et un budget amputé de 400 000 euros – , semble avoir retrouvé le sourire. Ça tombe bien : en 2016, il fêtera sa décennie.

Encore il y a peu en délicatesse sur le plan financier, le «très jeune» établissement a avalé sa pilule et souffle à l’approche de 2016, avec une fréquentation en hausse et un anniversaire qui sonne comme une victoire supplémentaire dans sa douloureuse croissance.

Nouvelle année, nouvelles résolutions! Et si l’heure n’est pas encore aux embrassades sous le gui, la réunion jeudi au Mudam, qui présentait son programme pour l’année prochaine, avait des airs de réconciliation entre le directeur du musée, Enrico Lunghi, et la ministre de la Culture, Maggy Nagel, après le froid jeté par le calcul des conventions culturelles et l’amputation, au passage, de quelque 400 000 euros sur le budget de l’établissement obligé, la mort dans l’âme, de tirer un trait en attendant des jours meilleurs sur sa politique en matière de collection et l’enrichissement de celle-ci.

Et alors que le directeur du musée expliquait en quoi cet affaiblissement financier l’obligeait à « acheter à un rythme plus lent » – selon ses calculs, sept à huit œuvres pour 2014/15 –, sa voisine, tel un détaillant sur un marché, est intervenue consentant « à faire un geste ». Explication : « Au Mudam, il y a eu une vraie remise en question de la part de l’équipe, qui a montré qu’elle savait y faire avec un autre budget .» Le ministère, dans des proportions qui n’ont pas été indiquées, appuiera donc le musée plus conséquemment sur une exposition et la constitution de sa collection. Comme elle le reconnaît, « saint Nicolas étant déjà passé », remercions donc Maggy «Noël». Les cadeaux, c’est de saison!

Du Picasso au Mudam

Rien de tel pour donner un peu plus d’assurance au Mudam, la tête déjà en 2016 qui, selon ses prévisions, devrait être une année heureuse. Déjà parce que le musée a attiré une nouvelle fois de nombreux visiteurs (plus de 10 000 par rapport à 2014), chiffre du même « ordre de grandeur que celui enregistré lors en 2007 ». Ce qui le ramène à son prochain anniversaire, durant l’été prochain (les 2 et 3 juillet). Dix ans que le Mudam fêtera avec une rétrospective célébrant l’étonnant artiste flamand Wim Delvoye, suivi d’un week-end de « belles surprises », avec des « choses rarement faites dans un musée », promet Enrico Lunghi, histoire de remercier les 750 000 personnes venues depuis son ouverture.

Une rétrospective Wim Delvoye, entre autres, pour son anniversaire : le Mudam veut marquer sa décennie en 2016 et rester sur sa dynamique positive. (photo DR)

Une rétrospective Wim Delvoye, entre autres, pour son anniversaire : le Mudam
veut marquer sa décennie en 2016 et rester sur sa dynamique positive. (photo DR)

Ensuite parce que ses choix artistiques semblent être payants, avec pour 2015 les beaux succès de Sylvie Blocher et d’«Eppur si muove» (toujours en cours), regroupant 130 œuvres et 70 objets de l’histoire des techniques, qualifiée par Le Monde comme «l’une des expositions les plus ambitieuses et stimulantes de ces dernières années». En 2016, les grands rendez-vous mettront en lumière l’artiste indonésienne Fiona Tan et l’Espagnole Cristina Lucas, dont le travail s’articule autour des notions de capitalisme et de globalisation. Son installation vidéo Philosophical Capitalism a même été complétée par un «angle» luxembourgeois.

Mieux encore, pour tous ceux qui réclamait un musée d’art moderne, le Mudam se met au diapason de ces voix discordantes – « Ça va faire plaisir à certains », dixit Enrico Lunghi – avec «Damien Deroubaix – Picasso et moi», exposition déjà passée par la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, qui explore la relation de l’artiste bien connu chez Nosbaum & Reding avec un ensemble d’œuvres (« le plus important jamais réuni au Luxembourg ») de ce véritable génie du XX e siècle. Sarah Oppenheimer, la biennale Design City et d’autres initiatives pour améliorer la « vie au musée » – afin que celui-ci se pérennise en tant que « lieu convivial qui donne envie de revenir » – complètent cette projection.

Grégory Cimatti

www.mudam.lu

90 000 visiteurs en 2015

Si le calcul n’est pas encore définitif, le Mudam a connu une nouvelle fois une hausse de sa fréquentation, avec 90 000 personnes venues flâner au musée d’art contemporain, soit 10 000 de plus que le précédent exercice. Enrico Lunghi détaille : « Déjà, le résultat des six premiers mois de l’année était beaucoup mieux que celui de 2014. Mais l’augmentation a été encore plus importante après l’été .» Raison de cette accélération, «Eppur si muove», la dense exposition concoctée main dans la main avec le musée des Arts et Métiers de Paris, qui a entraîné, selon le directeur du Mudam, « une diversification du public ». Il ajoutera également que la présidence du Luxembourg au Conseil de l’Union européenne a contribué aussi à cet accroissement. « Mais un jour, forcément, ça va se tasser. On reste un très jeune musée », tempère-il. En attendant, savourons.

G. C.

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