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Tensions à l’UGDA : Jeannot Clément connaît la musique


Jeannot Clément : «Le seul intérêt qui compte est celui des musiciens qui cotisent.» (photo Hubert Gamelon)

Jeannot Clément, le secrétaire général de la fédération musicale UGDA, s’explique sur les tensions internes. Quatre membres du bureau exécutif ont démissionné la semaine dernière. Il se retrouve seul à bord.

Ce n’est pas la première fois que le truculent Jeannot Clément se met à dos une partie de son équipe. « Si seulement on était une équipe… », sourit-il. Le secrétaire général de l’UGDA (Union Grand-Duc Adolphe), union de 310 associations musicales du pays, en a vu d’autres. Ancien gestionnaire réputé de la mairie d’Esch-sur-Alzette, ancien dirigeant des Escher Majorettes (« On s’est produit jusqu’en Chine! »), Jeannot Clément est l’Angela Merkel du monde associatif. Il fait la chasse aux économies, se dévoue corps et âme, n’hésite jamais à trancher : « Tout cela n’aide pas à se faire des amis », analyse-t-il par rapport aux récentes attaques dont il fait l’objet.

Depuis trois mois, le bureau exécutif de l’UGDA (organe d’exécution) le remet en cause. Des notes internes au comité central (organe de direction) dans un premier temps, puis une invitation pressante à démissionner, prétextant que la confiance était « rompue » entre les quatre membres du bureau et le secrétaire général. Avant une démission collective fracassante, pour provoquer de nouvelles élections. « Ils m’avaient présenté une lettre de démission rédigée à mon intention. Je n’allais pas signer un texte truffé de fautes », plaisante Jeannot Clément.

Malgré sa bonne humeur, l’affaire l’affecte. On lui reproche, dans les grandes lignes, d’avoir bloqué certaines factures et d’être rentré comme un chien dans un jeu de quilles dans les contrats. « Gérer, c’est bien le rôle d’un secrétaire général non? » Le point le plus litigieux porte sur un contrat de photocopieuses. Jeannot Clément a fait remarquer au bureau exécutif que le contrat signé en 2010 (NDLR : deux ans avant son arrivée) lésait l’UGDA de 25 000 euros par rapport à un contrat classique.

«Gérer, c’est le rôle d’un secrétaire général»

S’en est suivi un imbroglio où, malgré une contre-offre, Jeannot Clément aurait pressé le pas pour signer avec un concurrent pour des locations de machines deux fois moins chères. « En se réengageant avec l’ancienne firme, l’UGDA perdait 28 000 euros sur cinq ans », s’insurge-t-il. Comptes faits de toutes les chasses aux économies réalisées, le secrétaire général affirme, détails à l’appui, avoir fait économiser « un minimum de 250 000 euros à l’UGDA. Ce qui m’intéresse, par-dessus tout, c’est que les cotisations des musiciens, comme les subventions publiques, ne soient pas gaspillées.»

Avec ces économies, Jeannot Clément souhaite que l’UGDA élargisse la palette des activités proposées, notamment pour la jeunesse. Son mandat, comme celui de tous les membres du bureau exécutif, court jusqu’en 2016. Mais dès la fin de ce mois, un congrès extraordinaire doit se tenir dans les locaux de Strassen, avec le vote des 310 représentants d’associations musicales. « Je veux bien démissionner si tous les membres du comité central démissionnent. Il s’agirait alors d’un « turnover dans les effectifs » comme on dit. À part ça, je ne vois aucune raison de partir .» S’il reste, Jeannot Clément annonce qu’il sera très vigilant pour que « les économies réalisées ne soient pas gaspillées ».

Reste que son activisme, même s’il est louable, ne passera pas forcément chez tous les votants. L’UGDA est une institution ancienne, que l’on ne réforme pas à la hache. Jeannot Clément, secrétaire général omniprésent, a supprimé le gala crémant, déficitaire de presque 7 000 euros mais qui devait plaire à pas mal de monde, remplacé les cartes de vœux par des cartes électroniques, supprimé les indemnités annuelles des membres du bureau exécutif (dont la sienne!)… Comme en politique, il ne faut jamais avoir raison contre tout le monde. Réponse le 29 octobre.

Hubert Gamelon

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