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Soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe en vedette à Venise


Blonde est fondé sur le roman-fleuve de l'Américaine Joyce Carol Oates, biographie fictive mais documentée de la star, parue en 2000, qui dresse un portrait au vitriol de l'Amérique des années 1950/60. (Photo AFP)

Soixante ans après sa mort, elle n’aurait pas encore dit toute sa vérité ? Marilyn Monroe est au coeur du film le plus attendu de la Mostra de Venise, « Blonde », qui retrace la vie et la fin tragique d’une star broyée par la machine hollywoodienne.

Le film d’Andrew Dominik est présenté en avant-première mondiale et en compétition pour le Lion d’Or. Produit par Netflix, il sera mis en ligne sur la plateforme le 28 septembre, sans passer par la case des salles de cinéma.

« Blonde » promet une relecture féministe et romancée du parcours de Norma Jeane Mortenson, le vrai nom de Marilyn, morte en 1962 à l’âge de 36 ans après être devenue une icône de la culture populaire.

Une inspiration pour de nombreux artistes

Son destin a déjà inspiré moult créateurs, d’Andy Warhol et ses portraits au film « My week with Marilyn » avec Michelle Williams, il y a dix ans, en passant par des écrivains comme Norman Mailer. « Blonde », lui, promet de jeter une lumière crue sur le système patriarcal d’Hollywood, sans prétendre éclaircir le mystère qui continue d’entourer son décès.

Il est fondé sur le roman-fleuve de l’Américaine Joyce Carol Oates, biographie fictive mais documentée de la star, parue en 2000. A travers la trajectoire cauchemardesque de Marilyn, abusée par les hommes et l’industrie et qui chercha toute sa vie un impossible amour, elle dresse un portrait au vitriol de l’Amérique des années 1950/60.

C’est Ana de Armas, étoile montante cubaine de 34 ans repérée notamment en James Bond girl dans « Mourir peut attendre » et en infirmière dans le film à énigmes « A couteaux tirés », qui relève le défi d’incarner la plus grande star de l’histoire du cinéma. Ce rôle, pour lequel elle a dû affronter des critiques liées à son accent espagnol, pourrait la propulser dans une nouvelle catégorie.

Une plongée dans la psyché de Marilyn

Reconstituer, parfois à l’aide de photos d’archive, des séquences légendaires du 7e art, comme l’interprétation par Marilyn de « Diamond’s are a girl best friend », le titre phare de la comédie « Les Hommes préfèrent les blondes », n’est pas le moindre des défis auquel se mesure ce biopic.

Au-delà du glamour et des paillettes, le réalisateur de « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » (2007), dont c’est le premier film de fiction depuis une décennie, promet de plonger les spectateurs dans la psyché de Marilyn, depuis son enfance cabossée.

Le film, dont l’interdiction aux moins de 17 ans aux États-Unis a été qualifiée de « connerie monumentale » par le réalisateur, explore sa tumultueuse vie sentimentale, enchaînement de déceptions pour une artiste érigée par l’industrie et la presse en sex-symbol ultime.

« Une critique des vaches sacrées »

« Blonde » est « une critique des vaches sacrées américaines », a promis le réalisateur, dans une interview au magazine professionnel Screen Daily. Il n’aurait pu voir le jour sans le mouvement de dénonciation des abus sexuels dans le monde du cinéma, « car personne auparavant ne s’intéressait à ce genre de trucs: ce que c’est d’être une fille privée d’amour, ou ce que c’est que de passer au travers du hachoir à chair fraîche de Hollywood ».

Bobby Cannavale et Adrien Brody interprètent respectivement deux anciens maris de Marilyn Monroe, la star du base-ball Joe DiMaggio et le dramaturge Arthur Miller. La bande originale du film est confiée aux rockeurs Warren Ellis et Nick Cave, des proches du réalisateur auxquels il a déjà consacré des documentaires.

L’un des projets Netflix les plus ambitieux

Le film est l’un des projets les plus ambitieux en matière de cinéma de Netflix, service aux 220 millions d’abonnés dans le monde engagé avec les grands studios et les autres services de streaming dans une course pour produire de nouveaux contenus.

Venise est devenu une place de choix pour la plateforme, qui y a présenté en 2018 « Roma », d’Alfonso Cuaron, oscarisé ensuite, tout comme l’an dernier « The Power of Dog » de Jane Campion, également oscarisé.

« Blonde » n’a pas pu être présenté à Cannes, les films Netflix ne sortant pas dans les salles de cinéma françaises n’ayant pas accès à la course pour la Palme d’or.

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