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Rare exposition en Bourgogne des gouaches de Calder, l’inventeur des mobiles


Une part méconnue du travail de l'artiste américain à découvrir. (photo Musée Zervos)

Disques, spirales, étendards de couleurs primaires, mais aussi créatures étranges et « gueules dégoulinantes » : une exposition organisée en Bourgogne offre une autre facette du travail de l’Américain Alexander Calder, universellement connu pour ses mobiles.

Presque exclusivement jaune, orange, bleu et noir, ces œuvres pour la plupart en grand format ont été sélectionnées par le commissaire de l’exposition et ancien directeur du musée parisien du Jeu de Paume, Daniel Abadie. Né près de Philadelphie en 1898 et décédé en 1976, l’artiste a commencé à peindre des gouaches sur papier à partir du milieu des années 1950 après s’être installé en Touraine, dans le centre de la France. Il avait ainsi baptisé avec humour un de ses ateliers, réservé à la peinture, la « gouacherie », en référence à son utilisation antérieure comme porcherie.

« Levé tôt, Calder commençait invariablement sa journée par un séjour à la gouacherie », a raconté son ami, le galeriste Daniel Lelong. Après avoir peint quelques œuvres, il se consacrait ensuite, dans un autre atelier, au travail du métal. Parmi les pièces présentées, une lithographie peinte en 1969 et baptisée Beaucoup de couleurs au milieu desquelles viennent se glisser des créatures noires plus inquiétantes : serpent, étoile, araignée.

Retrouver la spontanéité d’un enfant

Emblématique du travail de Calder, le motif de la spirale est décliné sur un mode presque obsessionnel dans des oeuvres abstraites (Spirale rouge et bleue) comme pour former les yeux de visages menaçants (The Red Nose). Dans l’exposition, un extrait d’un documentaire du réalisateur Carlos Vilardebo montre avec quelle maîtrise Calder trace ces vortex d’un simple coup de pinceau.

« Comme s’il lui avait fallu longuement apprendre non à copier les enfants mais à retrouver au plus profond de lui-même leur inimitable spontanéité », explique Daniel Abadie. L’exposition met également en lumière une inspiration de Calder parfois grinçante, voire sombre : personnages et animaux à la tête rouge d’où coule un filet de peinture (« Gueules dégoulinantes »), créatures homme-animal, arbres décimés et noircis sous un grand soleil orangé.

Visible jusqu’au 31 octobre, cette rétrospective est installée au musée Zervos, dans le village de Vézelay en Bourgogne, qui abrite la collection du critique d’art français Christian Zervos, éditeur durant 35 ans de la revue Cahiers d’art, consacrée à l’avant-garde artistique. Le musée présente également des œuvres de Picasso, Julio Gonzalez, Henri Laurens, Max Ernst, Kandinsky, Giacometti ou encore de Fernand Léger.

Le Quotidien/AFP

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