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London has fallen : quand le Président américain sauve le monde (encore)


Ça va pas fort mais ça va aller mieux. (Photo : Millenium films)

Dans le monde du nanar, il y a le petit nanar sans ambition, souvent une suite tournée pour faire du fric, comme le récent Zoolander 2. Et puis il y a le nanar grandiloquent, affranchi de toute contrainte scénaristique, prêt à tout et n’importe quoi. London has fallen fait partie de cette deuxième catégorie

Invités aux funérailles du Premier ministre britannique, les chefs d’État du monde entier tombent dans le guet-apens d’un machiavélique terroriste. Président de la République française, Président du Conseil italien, Premiers ministres canadiens et japonais, Chancelière allemande succombent aux assauts. Mais le Président des États-Unis et son garde du corps vont traverser les rues de Londres pour sauver le monde.

London has fallen pourra sans doute prétendre au titre de nanar de l’année, dans quelques mois. C’est un exploit car le film est déjà la suite d’un nanar de haut vol, Olympus has fallen, qui racontait la même histoire, mais dans la Maison blanche. Le genre de nanar décervelé et jouissif qu’on peut presque assumer sans honte tant l’ensemble n’a ni queue ni tête.

Exercice subversif

Le seul suspense du film est l’orientation sexuelle du Président américain, c’est dire. Pour le reste, le cahier des charges est rempli à la perfection. Poursuite improbable le long de la Tamise, qui fait passer le dernier James Bond pour une série allemande, crash d’hélicoptères, explosions à tout va. Le tout en costume trois pièces et en chemise blanche, à peine tâchée au générique final. Bien entendu, la capitale anglaise est en partie rasée au milieu de ce chaos. Ça tombe bien, c’est pour ça qu’on a payé son ticket. Mais le film a une éthique : les civils sont épargnés, dans les grandes largeurs, et seuls les soldats des deux camps tombent comme des mouches.

Et des morts, il y en a. Le tout dans une douce ambiance de légèreté héritée de la série 24. Ici, Jack Bauer, c’est Mike Banning, un superflic qui n’hésite pas à faire souffrir un peu les méchants avant de les achever. C’est violent, bête et méchant mais il ne fallait pas espérer du Rohmer. On s’étonnera juste que ce film à la gloire des États-Unis soit réalisé par natif de Téhéran. Et si ce nanar était en réalité un exercice subversif en totale perte de contrôle ? Il faudra le revoir pour juger. Mais pas tout de suite.

Christophe Chohin

London has fallen, de Babak Najafi. Action (1h39), avec Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett…

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