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[Musique] Le rock à l’instinct


Chad Ubovich au milieu de ses acolytes. Un groupe qui prouve qu'en Californie, on sait faire dans le bruit, comme dans le raffiné. Quoi que... (Photo : j.brokaw)

Bassiste pour Fuzz, entre autres, où il a côtoyé Ty Segall, Chad Ubovich a lancé son propre projet : Meatbodies. Un groupe qui fait dans le brut, le direct et l’efficace, comme il est de coutume ces derniers temps en Californie.

Sorti en 2014, le premier album de Meatbodies est une nouvelle preuve que, de San Francisco à Los Angeles, on sait faire dans l’expéditif sans pour autant négliger la qualité. Ce ne sont pas Ty Segall, Wand et encore Thee Oh Sees qui diront le contraire…

En Californie, dans le milieu rock à consonance «garage» – terme foutraque employé à tort et à travers ces derniers temps pour qualifier les groupes aux sonorités sales ou lo-fi – tout est une question de famille. «Los Angeles, c’est la ville de l’amitié!», soutient l’un des membres de Meatbodies, actuellement en tournée européenne. Le miniclip, rigolo, sur leur page Facebook témoigne, au passage, de cette propension au DIY (Do It Yourself). Là-bas, tout semble plus immédiat, tout le monde jouant avec tout le monde, même si Chad Ubovich, instigateur de Meatbodies, tempère : «Ça pourrait se passer dans d’autres villes aux États-Unis, dit-il, en route pour Belfast. Mais il s’avère qu’actuellement, il y a une grande scène rock en Californie.»

Des groupes qui, apparemment, de concert en concert, et «de bière en bière», se côtoient et s’apprécient. Le guitariste pince-sans-rire s’est ainsi acoquiné avec Mikal Cronin et l’incontournable Ty Segall, avec lequel il joue toujours dans Fuzz – c’est même ce dernier, par le biais de son label GOD? Records, qui a sorti les premiers morceaux de Meatbodies. D’autres, dans d’incessantes allées et venues, fréquentent à plus ou moins long terme certaines formations de référence du coin (Thee Oh Sees, Wand, together PANGEA…).

Un second album «déjà en boîte»

Point commun de cette scène tentaculaire : un sens inné pour le direct et l’efficace, comprendre de grosses guitares aux sons gras qui dégueulent, mais qui savent aussi se montrer délicats ou expérimentaux. L’héritage, sûrement, d’une place qui a vu les styles se succéder et s’influencer : punk, folk et psychédélisme, autant d’ingrédients qui se retrouvent sur le premier album de Meatbodies (sorti sur le label de référence In the Red), qui alterne puissance et subtilité de manière limpide et efficace, même s’il y avait «moyen de faire mieux», clame Chad Ubovich. Qu’en est-il, d’ailleurs, d’une prochaine galette qui met du temps à arriver – il est de coutume que la scène «garage» compose comme elle respire? «Elle arrive, lâche-t-il. Tout est en boîte!» Aux Rotondes, le public pourra ainsi découvrir une joyeuse bande d’hurluberlus, infatigables et aux idées sans limites. Pour preuve, ils ont demandé aux organisateurs de pouvoir arriver plus tôt pour enregistrer quelques morceaux live… et se faire tatouer. «C’est un délire que l’on veut faire depuis longtemps!»

Grégory Cimatti

Rotondes – Luxembourg. Dimanche à 20 h.

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