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Mia Hansen-Love, cinéaste de l’émancipation, récompensée à Berlin


La réalisatrice française Mia Hansen-Love, Ours d'argent de la meilleure réalisatrice de la 66e Berlinale, à Berlin le 20 février 2016. (Photo : AFP)

La Française Mia Hansen-Love, couronnée à Berlin par l’Ours d’argent de la meilleure réalisatrice à seulement 35 ans, est une cinéaste délicate du temps qui passe, du pardon et de l’émancipation qui dresse dans «L’Avenir» le portrait d’une femme mûre incarnée par Isabelle Huppert.

«Par dessus tout, je voudrais remercier Isabelle Huppert pour m’avoir fait confiance», a-t-elle dit en recevant son prix, soulignant qu’il s’agissait d’un «film sur la transmission, et aussi sur la liberté», le thème «qui l’inspire le plus au fond».

«L’oeuvre de cette jeune cinéaste audacieuse (…) illustre la vitalité et l’originalité de la création cinématographique française», a souligné la ministre française de la Culture Audrey Azoulay, en félicitant Mia Hansen-Love. Remarquée dès son premier long métrage «Tout est pardonné», Mia Hansen-Love est déjà une habituée des festivals. Elle n’a cessé de s’imposer avec des films dépeignant souvent la jeunesse, de «Un amour de jeunesse» à «Eden».

Née le 5 février 1981, fille de deux professeurs de philosophie, elle dit avoir grandi dans un univers marqué par l’importance du «rapport avec la pensée et les livres». «L’Avenir», dont l’héroïne est professeure de philosophie, est «le premier film que je fais réellement sur le monde dans lequel j’ai grandi», a-t-elle indiqué à la presse à Berlin.

Marquée par Eric Rohmer

La jeune femme, qui se dit marquée par l’oeuvre du cinéaste de la Nouvelle Vague Eric Rohmer -«un cinéaste qui compte énormément pour moi»-, réalise parallèlement plusieurs courts métrages, avant de tourner en 2007 son premier long métrage, «Tout est pardonné».

Couronné par le prix Louis-Delluc du premier film, il raconte les retrouvailles entre une adolescente et son père. Viennent ensuite «Le Père de mes enfants» et «Eden», sorti en 2014, où elle réalise une plongée intime dans la scène électro du Paris des années 90, à travers le portrait d’un DJ, inspiré par son frère Sven, lui-même acteur incontournable des soirées parisiennes de l’époque.

Dans «L’Avenir», elle continue à s’intéresser à la famille et à l’émancipation mais cette fois-ci à travers le portrait d’une femme plus âgée. Isabelle Huppert y incarne Nathalie, professeure et mère de deux grands enfants, qui partage sa vie entre son travail et sa famille. Quand son mari lui annonce qu’il la quitte, elle va devoir apprendre à gérer sa nouvelle liberté.

«Il n’y a pas forcément une différence de nature entre ce film-là et mes précédents (…) au fond c’est la même inspiration, qui a à voir avec le passage du temps, le rapport au destin et la quête de sens». Cette jeune femme aux cheveux blonds, à la voix douce et aux traits délicats, compagne du réalisateur Olivier Assayas avec qui elle a un enfant, reconnaît volontiers être «moins fragile qu’elle n’en a l’air».

«Quand je suis sur scène pour recevoir un prix par exemple, je suis très timide. Mais quand je suis sur un plateau je me sens comme un poisson dans l’eau», a-t-elle dit samedi.

AFP/M.R.

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