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[Made in Luxembourg] Un doux retour en enfance


Marianne Schmalen-Willems tient dans ses bras l'un de ses grands modèles. Il s'agit de Leo, un chien de 40 centimètres, articulé. Photos : Isabella Finzi

Installée à Gonderange, Marianne Schmalen-Willems fabrique depuis 2013 des ours en peluche doux et pleins de caractère, souvenirs des tendres années.

Dans une pièce située au premier étage de sa maison, Marianne Schmalen-Willems donne vie à des créatures particulières. Leurs yeux sont plus ou moins gros, leur nez toujours noir. L’expression de leur visage n’est jamais la même, la texture de leur fourrure non plus. Depuis 2013, la Gonderangeoise fabrique des ours en peluche mais pas seulement : des chiens, des chats, des souris, des lapins et même… des hérissons!

Marianne Schmalen-Willems a attrapé «le virus de la peluche» en 2011 lors d’un cours pendant lequel elle a appris à en fabriquer. «J’ai fait ce cours avec ma fille», dit-elle. Après l’avoir fréquenté, «je ne pouvais plus arrêter». Depuis lors, «je voulais toujours faire des teddys», affirme-t-elle. Avant de se lancer dans la fabrication, elle a exercé le métier de présentatrice de bijoux de fantaisie de qualité. Elle fabrique ses ours en peluche pour le plaisir. C’est, selon elle, «un moment de détente, de satisfaction et de créativité». Depuis 2013, elle en a fait 259 et a été primée (voir encadré ci-dessous). Au fait, comment se déroule la fabrication d’un ours en peluche? D’abord, il faut avoir l’idée du modèle que l’on veut élaborer, puis on la met sur le papier. Marianne Schmalen-Willems précise qu’elle fabrique ses modèles à partir d’un patron qu’elle a dessiné. Elle décide de la forme de la tête, des bras et si son modèle sera articulé. Elle fait également attention à l’harmonie entre les différentes parties du corps.

Les rondelles en métal servent d'articulation aux jambes.

Les rondelles en métal servent d’articulation aux jambes.

Un sourire «à la Mona Lisa»

«Une fois que le patron est fait, je choisis le tissu», explique-t-elle. De ce côté-là, elle a l’embarras du choix : synthétique, alpaga ou mohair, elle utilisera celui qui lui conviendra le mieux. «Je travaille avec du tissu Steiff (NDLR : fabricant de jouets allemand, référence incontournable dans le monde de la peluche), c’est de la très bonne qualité», assure-t-elle. Le synthétique sert pour les peluches au poil plus long. «Cela donne un autre aspect.» Pour les plus petits modèles, elle utilisera un tissu avec un poil plus court. Une fois le tissu choisi, «je dessine dessus, je le coupe et je le fixe avec une aiguille», détaille-t-elle. Les grandes pièces «sont cousues avec la machine». La tête, les oreilles, les bras et les pattes «sont faits à la main». Marianne Schmalen-Willems a une préférence pour ce qu’elle appelle «les pieds sculptés», c’est-à-dire des pieds aux orteils recroquevillés.

Le visage, lui, est «le plus intéressant à faire», d’après la créatrice. «Je remplis la tête avec de la ouate synthétique». Puis, il faut compresser cette dernière «très fort» pour coudre le petit nez, «ça doit être très solide», certifie-t-elle. «Une fois que la ouate est dedans, je prends une aiguille et du fil pour modeler le visage.» Elle tire un fil qui relie les yeux entre eux afin de donner «plus de forme» au minois. Les pupilles de verre noires sont choisies en fonction de la taille du modèle. «Pour moi, dit l’artiste, le nounours a toujours un regard fidèle» et amical. La bouche, elle aussi, est cousue, donnant un sourire «à la Mona Lisa». Quant au corps, il est rempli d’ouate et de granulat de minéraux, puis lorsque tout est terminé, il est cousu. Les oreilles donnent «l’aspect» de la création. Marianne Schmalen-Willems utilise un tissu spécial et parfois du cuir pour le dessous des pieds. Elle n’oublie pas d’insérer les articulations des membres. Pour cela, elle prend un câble assez souple qui permet de bouger un bras ou une jambe. Les articulations contiennent des rondelles que Marianne fixe avec un instrument. La créatrice apporte sa touche finale en mettant de la couleur autour des yeux et des pieds. «Après, il est presque vivant», confirme-t-elle. Elle ajoute un foulard sur lequel est brodé le nom de l’animal (qu’elle trouve parfois en piochant dans une liste) ainsi qu’un pendentif en forme de cœur autour du cou. Toutes les créations, qui prennent plus ou moins beaucoup de temps selon les modèles, sont faites sur commande pour des occasions particulières (réussite aux examens, pension, etc.). Elles sont un cadeau plein de douceur pour ceux que l’on aime.

Aude Forestier

Des créations déjà primées

Le premier ours en peluche fabriqué par Marianne Schmalen-Willems a participé, en 2014, au championnat du monde de peluches (TED worldwide). Il a reçu cette année-là le premier prix dans la catégorie débutant. Une récompense qui a décidé la créatrice à continuer dans cette voie.
Depuis, elle a récolté d’autres accessits dont un au championnat d’Europe avec sa peluche Honey dans la catégorie «débutant» et des ours «non habillés». Cette année, Oldie a été nominé dans la catégorie des «ours classiques, non habillés» au Golden George, une autre compétition importante dans le monde des ours en peluche.(www.mawi.lu et sur Facebook «Mawi Bears»).

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