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[Luxemburgensia] Le SRE est l’histoire du discrédit


Dans nos archives (une bibliothèque de quelques vieux papiers), nous avons retrouvé le manuel de Marc Limpach et de Marc Kayser Wir glauben an die Demokratie. Albert Wingert, Resistenzler (ISBN 978-2-919-9300-4-3, paru en 2004 aux Éditions d’Lëtzebuerger Land, avec la coopération de la Fondation Lydie Schmit, 328 p.).

Albert Wingert, instituteur de Schifflange, a été dans l’Après-guerre l’une des figures de proue de la Résistance luxembourgeoise et de l’association LPPD (Ligue des prisonniers politiques et déportés). Dans le Luxembourg des compromissions et de la Guerre froide naissante, Wingert s’est vu discréditer d’avoir participé à un putsch contre le gouvernement.

Il ne faut pas être un journaliste «fantaisiste» pour reconnaître la signature des services de «Sûreté de l’État», tout zélés pour se mettre au service des Anciens du gouvernement en exil (Victor Bodson, Joseph Bech) et d’inculper plusieurs officiers de l’armée grand-ducale critiques (Juttel, Ensch, Krieps, Winter) d’avoir fomenté avec les communistes un soulèvement armé contre le gouvernement. En fait, le pouvoir tricotait sa légende («Tous les Luxembourgeois ont été Résistants») et faisait tout pour isoler le Résistant Albert Wingert. Aussi revenait-il principalement à la LPPD d’empêcher la propagation des légendes (à propos des Enrôlés de force). Critiquant vigoureusement les accords de réparation conclus avec l’Allemagne (juillet 1959), Wingert n’a jamais contredit le fait que les Enrôlés de force eussent été des victimes du nazisme. Il est mort le 30 mars 1962.

Jean Rhein

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