Accueil | Culture | Lux Film Fest : « The Joe Show », les dessous du pouvoir

Lux Film Fest : « The Joe Show », les dessous du pouvoir


Le réalisateur américain Randy Murray a suivi durant plus de dix ans le shérif le plus controversé d’Amérique : Joe Arpaio. C’est The Joe Show, un film troublant.

490_0008_14147740_THE_JOE_SHOW_1_copyright_2013_Randy_Mu

Joe Arpaio, un des shérifs les plus craints de tous les États-Unis. (Photo : DR)

Parade de prisonniers en caleçons roses, shows télévisés avec Steven Seagal, remise en question du certificat de naissance de Barack Obama… Rien n’arrête Joe Arpaio qui s’est autoproclamé shérif le plus dur des États-Unis. C’est à ce personnage troublant que Randy Murray a consacré près de dix ans de sa carrière de réalisateur le long de ses six mandats dans un comté de Maricopa dans l’Arizona. Un portrait réussi des relations entre le pouvoir et les médias.

Tout commence avec une scène assez improbable, Joe Arpaio lui-même, à 81 ans, chantant, ou du moins tentant de chanter, My Way, de Sinatra. Premières notes aux allures de manifeste, puisque ce personnage est bel et bien le célèbre et controversé shérif Joe, à la tête du comté de Maricopa dans l’Arizona.

Depuis son élection en 1992, c’est de sa manière très personnelle qu’il va contrôler et diriger son territoire d’une main de fer. Le réalisateur Randy Murray, originaire de Phoenix, au cœur du comté contrôlé par ce drôle de shérif, et lui-même venant du monde des médias, va suivre ce personnage jusqu’à sa dernière réélection.

> Plus qu’un simple shérif, une célébrité

Pour un public européen il est parfois quelque peu difficile de suivre la masse d’informations et de documents que nous balance littéralement à la figure The Joe Show. On se laisse cependant facilement entraîné par le rythme effréné du film, qui monte et démonte tous les dessous de la construction de ce personnage, fascinant et détestable à la fois, via une stratégie médiatique connue depuis la nuit des temps par les hommes de pouvoir.

Shérif Joe n’est pas tout rose, bien qu’il se fasse un malin plaisir d’utiliser cette couleur pour humilier les prisonniers. Mais la télévision l’aime et les spectateurs de tous les États-Unis le suivent assidûment comme une véritable célébrité. Randy Murray a tenu le coup, dix ans à ses côtés, pour nous donner à voir les liens complexes et étroits entre les médias, la politique et le pouvoir. Il nous révèle les failles de l’homme, des citoyens, la manipulation par les médias et leur pouvoir de faire gagner ou perdre une élection, en un claquement de doigts.

De notre collaboratrice Mylène Carrière


Cinémathèque – Luxembourg. À 18h30.

> Lire aussi :

Lux Film Fest : des histoires vraiment extraordinaires (Vidéo)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.