Les naissances par césarienne sont trop rares dans certains pays, surtout en Afrique, et trop courantes dans d’autres, par exemple en Amérique latine, ont observé des chercheurs dans une étude pilotée par l’OMS et publiée jeudi.
Cette étude publiée par la revue médicale BMJ, et coordonnée par l’Organisation mondiale de la santé, porte sur 72 pays lors de la période 2010-2014. Elle exclut les plus riches de la planète.
« Il y avait de larges inégalités entre les pays, avec des taux nationaux [de césariennes] variant de 0,6% au Soudan du Sud à 58,9% en République dominicaine », ont indiqué les auteurs.
En Afrique subsaharienne, la césarienne est très peu pratiquée, par exemple au Tchad (1,5% des naissances), au Burkina Faso (2,1%) en Côte d’Ivoire (3,1%) ou en République démocratique du Congo (5,5%).
Elle est très pratiquée dans des pays comme l’Égypte (55,5%), l’Argentine (43,1%) ou la Colombie (36,9%).
Globalement, plus les femmes sont pauvres, plus elles accouchent par voie basse. Les césariennes sont plus répandues « chez les sous-groupes plus aisés, ce qui indique souvent qu’on en abuse ».
Dans beaucoup de pays, les inégalités sociales se traduisent directement dans le type d’accouchement.
En République dominicaine par exemple, parmi les 20% de femmes les plus riches, 81% accouchent par césarienne. Parmi les 20% les moins riches, elles ne sont que 41%.
Les raisons de ces écarts sont « complexes », d’après les auteurs.
Là où les césariennes sont trop rares, cela semble dû à « une pénurie de personnel médical qualifié et d’infrastructures de santé, des coûts pour la parturiente, ou des croyances culturelles sur la valeur et les dangers d’une césarienne ».
Là où elles sont trop fréquentes, les auteurs évoquent de nombreux facteurs, structurels (comme les incitations financières ou la peur des risques juridiques) ou personnels (crainte de la douleur, des séquelles, questions de statut social).
D’après l’OMS, un taux normal de césariennes, d’un point de vue médical, se situe entre 10 et 15%.
Le Quotidien/ AFP