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Le hand spinner, le phénomène inattendu qui envahit les cours de récré


Le principe est simple : faire tourner cette sorte de toupie entre son pouce et son doigt le plus longtemps possible, grâce à un système de roulement à billes. (photo AFP)

Petit, pas cher et de toutes les couleurs: le « hand spinner », nouvelle toupie tendance de ce printemps, fait fureur dans les cours de récré, un succès inattendu qui va jusqu’à provoquer des ruptures de stocks dans les magasins.

« C’est un passe-temps, je l’utilise quand je m’ennuie mais ça m’aide aussi quand j’ai des moments de stress », raconte Antoine, 12 ans, à qui ce gadget, dont le prix varie entre 2 et 10 euros pour la plupart des modèles, redonne parfois « le moral ».

Le principe du hand spinner -de l’anglais « main » et « toupie »- est d’une simplicité déconcertante: faire tourner cette sorte de toupie nouvelle génération à 3 hélices entre son pouce et son doigt le plus longtemps possible, grâce à un système de roulement à billes.

L’accessoire, à qui l’on prête des vertus antistress, est né aux Etats-Unis dans les années 90 et est réputé avoir servi à des fins thérapeutiques, notamment pour des personnes autistes ou hyperactives. Ce n’est que récemment que son utilisation s’est élargie, ses adeptes faisant parfois montre d’une imagination foisonnante.

« Je le fais tourner sur ma tête et mon nez », décrit Vincent, 9 ans, accompagné par un groupe de néophytes posés devant leur école, s’amusant à faire tourner le jouet sur le bout des doigts. En plastique, en métal ou encore doté d’effets lumineux, le jouet est destiné aux jeunes de 7 à 15 ans, et se décline dans une palette de couleurs bien fournie.

« Des fois, on fait même des combats de figures entre nous, par exemple, en essayant de le faire tourner sur un pouce », poursuit le jeune garçon.

La popularité de la toupie, qui fait déjà un tabac outre-Atlantique, en Suisse ou en Belgique, a débarqué soudainement il y a seulement un mois en France. « C’est Internet qui a fait exploser le phénomène », estime auprès de l’AFP Frédéric Clerbout, responsable des achats des jeux de récréation chez Toys « R » Us.

Ruptures de stock

Des milliers de vidéos de démonstration pullulent en effet sur YouTube depuis quelques semaines, certaines ayant atteint plusieurs millions de vues, à l’instar de celle de Dr Nozman, qui décrit le hand spinner comme « l’objet le plus satisfaisant au monde ».

C’est en tout cas pour l’enseigne de jouets américaine l’objet qui suscite le plus d’engouement. « Que ce soit en magasin ou sur notre site internet, c’est de très loin le produit le plus recherché », affirme M. Clerbout, qui compare cette nouvelle tendance « qu’on n’avait pas vu venir », à la mode des bracelets Loom il y a trois ans.

À tel point que certains magasins se sont déjà retrouvés en rupture de stock, vendant une centaine de jouets en quelques heures, affirme-t-il, « car il est impossible de satisfaire toute la demande ».

« Pour mon approvisionnement de la semaine prochaine, j’ai même dû multiplier les quantités par deux voire trois », poursuit Frédéric Clerbout, qui évoque une commande de « plusieurs dizaines de milliers de pièces », ce qui est « très très rare ».

« Tout le monde court après ce phénomène pour pouvoir servir au mieux les clients », observe également Franck Mathais, porte-parole de Joué Club. « On a environ une centaine d’appels par jour par magasin » et « parfois des ruptures momentanées de 24 à 48h voire plus ».

Comment expliquer ce succès fulgurant? M. Mathais avance, en plus de l’effet internet, la météo qui commence à s’adoucir timidement, et la dimension ludique et peu onéreuse de l’objet.

Et pour entretenir la flamme, l’enseigne Toys « R » Us mise dans les jours à venir sur la sortie de hand spinners lumineux, avec des effets chromés ou encore pailletés, alors que certains, comme Anthony, y sont déjà accro.

« C’est addictif, dès qu’on en a un, on a tout de suite envie de le faire tourner », concède l’adolescent de 15 ans. « C’est comme un téléphone, on le garde toujours sur nous ».

Le Quotidien / AFP

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