Accueil | Culture | Le cocktail enivrant de The Smile

Le cocktail enivrant de The Smile


De g. à d. : le batteur du groupe de jazz Sons of Kemet, Tom Skinner a rejoint Jonny Greenwood et Thom Yorke, de Radiohead, pour ce nouveau projet rock, très énergique.

Nouvelle formation rock chapeautée par les têtes pensantes de Radiohead, Thom Yorke et Jonny Greenwood, The Smile se présente avec son premier album, qui fera vibrer cet été les scènes de leur tournée européenne.

Thom Yorke et Jonny Greenwood, deux cerveaux de Radiohead, s’associent avec Tom Skinner, batteur de la formation défricheuse Sons of Kemet : voici The Smile, nouveau groupe qui redonne le sourire à la planète rock. Leur album, sorti vendredi, s’appelle A Light for Attracting Attention. «Une lumière pour attirer l’attention» : on ne pouvait trouver meilleur titre pour ce disque, un des plus excitants de l’année.

« Ça me fait me lever le matin »

Tout est parti de Jonny Greenwood, que Thom Yorke n’avait pas vu depuis longtemps et qui lui ramené tout un «tas d’idées» comme l’a confié le chanteur dans une de ses rares sorties médiatiques, dans le podcast Smartless. Et Yorke a replongé avec délectation dans la marmite créatrice. Faire de la musique, «ça me fait me lever le matin et ça le fera probablement toujours, à moins que je ne perde mes facultés mentales. Il n’y a rien d’autre». «Il n’y a pas de « nous devons aller dans cette direction », il n’y a pas d’agenda esthétique. Vous êtes influencés par ce que vous écoutez. Et moi, j’achète toujours des trucs nouveaux en musique», glisse encore le multi-instrumentiste.

Une tournée qui passe par le Luxembourg

Les fans de The Bends (1995) ou OK Computer (1997), disques-références de Radiohead, seront en terrain connu. La voix de tête de Yorke tutoie les étoiles sur Pana-Vision ou The Smoke. Et le trio trouve du carburant pour son moteur à explosion sur You Will Never Work in Television Again. Sans oublier les montées en tension de A Hairdryer. De quoi faire vibrer les scènes de la tournée européenne qui débute dès aujourd’hui, avec, comme d’habitude chez Yorke, des dates choisies avec soin, hors des sentiers battus. La formation se produira notamment à Luxembourg le 27 juin, dans le décor magique de la cour de l’abbaye de Neumünster.

Parmi les scènes françaises, on trouve aussi la Magnifique Society, jeune festival basé à Reims qui n’en est qu’à sa cinquième édition. «Pour avoir assisté aux discussions avec le management, c’est notre programmation artistique sur la journée qui nous a permis de les faire venir», raconte Cédric Cheminaud, directeur et programmateur du festival. Le 24 juin, The Smile y jouera ainsi parmi une affiche qui comprend, entre autres, la légende du jazz Herbie Hancock et un jeune groupe canadien, Badbadnotgood, qui rebat les cartes entre jazz et hip-hop. «On a affaire à des musiciens qui prennent encore du plaisir à jouer dans un cadre où ils sont associés à d’autres artistes qui leur plaisent», développe le responsable de la Magnifique Society.

Sorcier des studios

Même si Tom Skinner, le moins connu des trois, vient d’un groupe qui régénère le jazz pour l’emmener vers ailleurs, il ne faut pas entrevoir un set apaisé. «On s’attend à quelque chose de très nerveux. Les titres qui sont sortis jusqu’ici ou les quelques vidéos de répétition qu’on a pu voir sont très énergiques, très rock», ajoute Cédric Cheminaud.

Pour être complet sur le casting de The Smile, il faut mentionner un homme de l’ombre, Nigel Godrich. Ce sorcier anglais des studios d’enregistrement a travaillé sur l’architecture sonore de Radiohead depuis The Bends (1995) et on le retrouve évidemment derrière les réglages de The Smile. Il a également collaboré avec Beck ou encore Paul McCartney. Et il s’était même montré sous les projecteurs au sein de Atoms for Peace, un supergroupe où il jouait notamment des claviers aux côtés de Thom Yorke et du bassiste des Red Hot Chili Peppers, Flea.

Le nom de Godrich revient beaucoup en ce moment, car il est aussi derrière le retour en forme d’Arcade Fire (We, sorti le 6 mai). Comme Yorke, c’est un maniaque et un obsessionnel des recherches sonores. Et comme Yorke, un drogué à la musique, comme il l’avait expliqué au Guardian. «Je ne peux pas m’endormir s’il y a de la musique, je ne peux pas faire l’amour s’il y a de la musique, car mon cerveau se branche alors dessus et me rend incapable de faire quoi que ce soit d’autre.»

A Light for Attracting Attention, de The Smile.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.