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Le bonnet rose à oreilles de chat, symbole des femmes contre Trump


Des dizaines de milliers de femmes devraient porter samedi pour les Marches des femmes prévues au lendemain de l'investiture de Donald Trump, le 17 janvier à New York. (Photo : AFP)

Un bonnet rose à oreilles contre Donald Trump : suite à un jeu de mots, c’est ce que des dizaines de milliers de femmes devraient porter samedi pour les Marches des femmes prévues au lendemain de l’investiture du président américain.

«C’est plus qu’un symbole contre Donald Trump, c’est le signe de notre unité» et «un appel à l’action» pour défendre nos droits, explique Wendy Peace, qui avec une vingtaine de femmes de tous âges s’est lancée dans le tricotage de ces bonnets dans un petit atelier-boutique de Manhattan, The Knitty City. Partie de Californie, cette opération tricot s’est propagée à travers le pays après un appel sur le net. Quelque 60 000 bonnets sont déjà prêts, et des milliers d’autres devraient l’être d’ici samedi, pour la Marche des femmes de Washington à laquelle doivent participer des vedettes comme Cher, Scarlett Johansson ou Katy Perry.

Pourquoi des oreilles ? Elles symbolisent des oreilles de chat, d’où le surnom de «pussy hats» pour ces bonnets: un jeu de mots autour de «pussy cats», reprenant le mot «pussy», qui signifie à la fois «minou» et «chatte» dans son sens sexuel. C’est ce mot «pussy» que Donald Trump a utilisé dans la vidéo qui avait fait scandale en octobre, où il se vantait de pouvoir se payer les femmes qu’il voulait et de les «attraper par la chatte».

Wendy Peace était venue à l’atelier juste pour demander un bonnet. «Mais quand j’ai vu l’énergie qu’il y avait ici, j’ai décidé de rester, même si je ne sais pas tricoter. Les autres m’aident», raconte cette actrice, pendant que passent à la boutique des femmes, et même un homme, pour réclamer leur bonnet.

Un océan de bonnets roses

«Nous essayons de récupérer le mot +chatte+ à notre compte», dit-elle avec émotion. «Malheureusement, beaucoup d’entre nous ont été attrapées par la chatte et c’est très important de montrer au prochain gouvernement que nous sommes unies». «Nous attendons un océan de bonnets roses» à Washington comme dans les manifestations de femmes prévues dans les autres villes du pays samedi, explique Maxine Levinson, qui enseigne le tricot depuis des années.

«Tricoter adoucit les tensions, la colère, ça permet de se connecter à une communauté, c’est très thérapeutique», dit cette femme de 68 ans. Les organisatrices du PussyHatProject avaient initialement fourni un patron pour les bonnets avec la laine fuchsia à utiliser. Mais de nombreuses femmes ont créé et partagé sur les réseaux sociaux de multiples variations, avec des couleurs qui vont du rose au violet, même parfois un peu de noir tant le mouvement a raréfié les laines rosées.

Cecile Helgesen est venue tricoter avec sa fille de 10 ans, Scarlett, qu’elle emmènera samedi à Washington. «C’est important que Scarlett sache qu’il y a des femmes pour la soutenir», dit-elle. Tricoter apprend à «être résistant et indépendant. Ce sont des qualités dont Scarlett aura besoin pendant ces quatre ans ou, Dieu nous préserve, les huit ans à venir».

Le Quotidien/AFP