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[Jeux vidéo] « Prey » : une claque venue de l’espace


Parfois bon, souvent très bon, Prey parvient à nous plonger dans une aventure tout aussi envoûtante qu'effrayante. (Illustration : DR)

Attendu de pied ferme, le nouveau jeu d’Arkane Studios n’a que très peu de points communs avec ce que l’on a vu jusqu’ici. Savant mélange de genres, ce Prey version 2017 a de nombreux arguments à faire valoir.

Après un premier passage sur Xbox 360, la licence Prey revient sur PS4, Xbox One et PC, sous la tutelle de Bethesda, pour une toute nouvelle expérience de jeu. Exit ici l’Indien cherokee doté de pouvoirs cosmiques phénoménaux, place à une atmosphère autrement plus angoissante, avec une invasion extraterrestre qui menace une station orbitale, quelque part en 2035.

Ce Prey millésime 2017 plonge le joueur au cœur d’une uchronie où John Fitzgerald Kennedy n’a jamais été assassiné et dans laquelle l’humanité a quitté la Terre pour découvrir de nouveaux horizons. Après la découverte d’une race extraterrestre – appelée les Typhons – par les Russes, une alliance est mise en place avec les États-Unis, concluant sur la création de la station Talos 1, dans laquelle des expériences sont menées sur ces créatures. À la suite d’une mésentente entre les deux nations, les États-Unis se retrouvent seuls à gérer le projet, et ils se décident à mener des expérimentations sur les capacités de ces extraterrestres. Malheureusement, un accident va venir perturber le bon déroulement de ces expériences et les Typhons vont alors envahir la station.

Un huis clos captivant

Vous incarnez ici Morgan, un(e) scientifique qui va devoir tenter de survivre dans ce complexe déserté par les rescapés et surtout truffé d’aliens capables de mimétisme qu’il vous faudra combattre ou éviter. Durant votre périple, vous devrez également tenter de trouver une explication à toutes ces expériences ratées, qui ont vraisemblablement conduit à l’éradication de la quasi-totalité des humains présents à bord de la station.

Construit comme un huis clos, le jeu se déroule intégralement à bord de Talos 1. Bien que les environnements manquent de diversité, la station renferme bien des secrets, mais ces derniers ont un prix. Chaque pérégrination peut en effet s’avérer mortelle car les aliens sont absolument partout. Il n’y a pas de temps mort ici, car même lorsqu’une zone est nettoyée, elle peut se retrouver à nouveau pleine de monstres si vous décidez d’y revenir plus tard pour terminer une quête secondaire par exemple. Foisonnant de bonnes idées, le jeu propose un gameplay extrêmement varié qui offre une liberté d’action plutôt conséquente aux joueurs.

La progression dans l’aventure n’est clairement pas une sinécure et il conviendra d’être extrêmement vigilant pour espérer survivre. La mort peut venir frapper à tout moment et sans crier gare : certains adversaires assènent des coups mortels et les solutions pour se soigner ne sont pas légion.

Une difficulté à appréhender

Les développeurs ont cherché ici à imposer une relative difficulté afin d’inciter les joueurs à prendre leur temps avant de passer à l’action. Vous serez par exemple parfois dans l’obligation d’examiner le level design, mais aussi les possibilités offertes en matière d’armement et de compétences afin de mieux appréhender les ennemis.

Visuellement, le titre est une belle réussite malgré quelques bugs et des visages peu expressifs. Les décors auraient, quant à eux, sans doute mérité d’être un peu plus vivants et variés, mais la qualité des animations, tout comme les effets spéciaux font de Prey un titre très agréable visuellement. Les jeux de lumière, les cadavres et les aliens qui sortent de nulle part font d’ailleurs planer une menace constante qui vous pousse à rester sur vos gardes. Le tout est sublimé par une superbe bande-son qui, aussi bien dans ses musiques qu’avec ses bruitages, parvient à donner vie à la station spatiale.

Doté d’une direction artistique impeccable et d’un level design tout aussi abouti, Prey offre donc une expérience d’une grande intensité, s’inspirant judicieusement de quelques références en la matière comme Bioshock, Dishonored ou encore System Shock. Un plaisir qui démarre dès les premiers instants de jeu et qui perdure jusqu’au bout. L’ensemble est magnifié par une mise en scène impeccable et un scénario qui vous tiendra en haleine pendant une vingtaine d’heures.

On regrettera simplement un manque de diversité au niveau des environnements ainsi que des chargements assez longuets entre les différentes zones. Pas de quoi en tout cas empêcher ce Prey de faire partie des titres à ne pas louper cette année.

Mathieu Rosan

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