Au centre de recyclage d’Ichikawa Kankyo Engineering, à l’est de Tokyo, quelque 10 tonnes de plastiques recyclables arrivent chaque jour pour y être traitées. Un maillon indispensable de la chaîne du plastique dans un pays qui surconsomme mais tente aussi de réutiliser.
Les travailleurs portant des masques faciaux œuvrent au long d’un interminable tapis roulant, séparant les déchets non recyclables du plastique qui peut resservir. Le plastique est ensuite comprimé et pressé en énormes ballots, transbahutés par des chariots élévateurs dans de grands hangars.
Les écologistes jugent que les consommateurs et commerçants japonais utilisent trop de plastique, car l’obsession de l’emballage impeccable fait que presque tout au Japon est emballé, même les fruits à l’unité, et parfois avec plusieurs couches. Il n’y a pas de législation nationale interdisant les plastiques à usage unique, et les pénalités ou l’incitation à réduire l’emploi de sacs en plastique sont peu efficaces.
9.64 million de tonnes de plastiques par an
Selon les données de 2015 compilées par l’Institut de gestion des déchets plastiques, le Japon consomme en un an environ 9,64 millions de tonnes de plastique. Dans le même temps, les autorités imposent des règles strictes et souvent compliquées de tri des ordures ménagères, afin de maximiser la réutilisation et le recyclage.
Les plastiques sont séparés des canettes, du papier et d’autres matières recyclables, avec des collectes séparées pour ces différentes catégories, réparties sur les jours de la semaine. Plus d’un cinquième des déchets en plastique est recyclé au Japon et la majorité du reste utilisé comme combustible, soit dans un secteur industriel (cimenterie par exemple), soit pour produire de l’électricité ou de la chaleur, selon l’Institut de gestion des déchets plastiques.
Environ 10% sont incinérés sans produire d’énergie et moins de 10% sont mis en décharge. Mais même si le Japon et d’autres tentent de maîtriser la chaîne du plastique de bout en bout, environ huit millions de tonnes de détritus en plastique sont déversés chaque année dans les océans du monde, l’équivalent d’un camion à ordures de plastique vidé dans la mer toutes les minutes.
Le Quotidien/AFP