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George Miller, président du jury à Cannes : « Je peux m’asseoir… et juger »


George Miller. (photo AFP)

George Miller, président du jury cannois, évoque son rôle de l’intérieur. Jurés consciencieux et passionnés, réunions animées  : le cinéaste australien se livre sur son travail de chef d’orchestre.

Comment se passe le travail avec les autres membres du jury?

George Miller : Je suis très content. La seule chose que je regrette, c’est que nous n’ayons pas assez de temps pour parler, donc on organise beaucoup de réunions. C’est un jury très passionné et quand nous parlons, tout le monde a tellement de choses intéressantes à dire que c’est vraiment excitant.

Est-ce que cela change de vos deux dernières expériences dans le jury du festival de Cannes?

J’avais déjà été deux fois dans le jury de Cannes, une fois dans les années 80 et l’autre dans les années 90, et j’avais tellement appris. C’est exactement la même chose cette année. Il y a des moments informels où l’on se parle après les projections. Il y a deux groupes : les fumeurs et les non-fumeurs… Les fumeurs sortent et je suis sûr qu’ils discutent dehors. Surtout, on se voit pour des repas et on fait des réunions qui peuvent durer une heure ou deux, ou même plus. On s’assied autour d’une table, et tout le monde parle. On parle chacun notre tour pour donner notre opinion sur un film. Comme ça, tout le monde sait ce que les autres pensent, ce qui est très important parce que c’est une décision collective. Comme je l’ai déjà dit, ce jury, c’est comme une bête à neuf têtes…

Voyez-vous les films avec le public et lisez-vous les critiques?

Nous les voyons évidemment avec le public. Et une fois, l’un des membres du jury a été tellement consciencieux qu’après avoir eu un petit doute concernant un moment du film, il a même demandé à aller à une autre projection. Nous en avons parlé et il a dit  : « Je vais essayer de le revoir. » J’ai trouvé ça vraiment impressionnant. Ce sont des gens exceptionnels et il y a une très grande connaissance du cinéma dans ce groupe…

Y a-t-il un rituel?

Au départ, nous nous sommes mis d’accord pour essayer de voir les films tous ensemble. Avant la projection, on évite de savoir quoi que ce soit sur le film, on le voit l’esprit complètement vierge. C’est intéressant, parce que quand on regarde un film, on est influencé par beaucoup de choses, donc c’est une occasion d’éviter ça. Après, occasionnellement, je regarde comment le film a été accueilli. Ce n’est pas pour avoir des conseils, c’est juste parce que ça m’intéresse de voir. Mais notre travail, c’est de prendre une décision qui est la décision du jury.

L’an dernier, vous étiez venu avec Mad Max  : Fury Road . Est-ce très différent de venir comme président du jury ?

Oui, c’est très différent. Quand vous venez avec un nouveau film, il y a toujours l’angoisse de savoir comment il sera reçu. Ça prend beaucoup de temps pour savoir ce qu’est finalement votre film. C’est le public et ceux qui écrivent et parlent des films qui vous disent ce qu’il est. Mais cette année, je suis dans une position très privilégiée, où je peux m’asseoir et juger. Je n’ai pas l’angoisse de me demander ce que les gens vont penser, s’ils vont voir ce que j’ai essayé de faire, s’ils vont être intéressés, s’ils vont rentrer dans le film. Et quand je vois quelque chose que j’apprécie vraiment, même un court passage d’un film, ça renforce mon amour du cinéma.

Le Quotidien / AFP

Jusqu’à dimanche. www.festival-cannes.com

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