Accueil | Culture | Film italien de Villerupt : « On ne fait pas un festival avec ses propres coups de cœur »

Film italien de Villerupt : « On ne fait pas un festival avec ses propres coups de cœur »


Le succès du festival de Villerupt ne se dément pas d'une édition à l'autre. (Photo Alain Rischard)

Dimanche a eu lieu la clôture officielle de la 40e édition du Festival du Film italien de Villerupt. Avec ses 53 rencontres, ses dizaines de longs métrages et ses environ 40 000 spectateurs, une fois encore, cette manifestation incontournable a été un vrai succès.

L’occasion de revenir sur l’évènement avec Oreste Sacchelli, le délégué artistique du Festival.

Voilà la 40e édition est terminée. Quel est votre bilan ?

Oreste Sacchelli : On peut être content de cette édition, surtout au niveau du nombre des rencontres organisées. C’est quelque chose que les spectateurs du festival attendent, à savoir cette proximité avec ceux qui font les films. En même temps, cela demande aussi une grande organisation. Par exemple, cette année, nous étions 7 animateurs de rencontre.

On a l’impression que cette année, il y avait encore plus de monde que les années précédentes. Peut-on dire que cette 40e édition est un vrai succès ?

Oui. Mais j’estime que cela sera un super succès lorsqu’il y aura des salles adaptées pour faire entrer tout le monde facilement.

C’est une chose qui est à l’ordre du jour ?

Oui. Avec le label Esch capitale culturelle 2022, cela va sans doute aider. On a un peu de mal à s’en rendre compte parce qu’il y a beaucoup de salles, beaucoup de villes. Et puis quand on compte toutes ces rencontres et tous ces invités que nous avons eus, on est un peu « hors sol » pendant toute la durée du festival.

A votre avis, qu’est-ce qui fait le succès de ce festival ?

Je pense qu’il y a d’abord l’attrait du cinéma italien et puis un public qui est quand même assez constitué, c’est-à-dire que l’on voit chaque année. Il y a aussi le travail très lourd que nous avons fait avec les scolaires depuis toujours. Ce qui fait que maintenant, des premiers scolaires que j’ai emmenés en 1979, certains sont peut-être grands-parents à l’heure actuelle. Ceci dit, il faut aussi veiller au renouvellement du public. Il y a d’autres aspects comme la bonne osmose qui existe entre les organisateurs et le public. Nous ne sommes pas des professionnels, du moins moi !

Il y a bien sûr beaucoup de bénévoles, ce qui nous permet d’avoir ce rapport passionnel. Il n’y a pas d’enjeu, pas d’argent. Je crois que c’est un peu tout cela qui fait que nous sommes les premiers spectateurs des films que nous montrons, que nous avons – je crois – le respect du public dont nous connaissons assez bien les goûts et les envies. Faire ce que j’appelle de l’élitisme pour tous, c’est-à-dire même dans les comédies, nous sommes extrêmement attentifs à la qualité des films que nous proposons parce qu’il y a énormément de comédies qui sortent en Italie, certaines faisant parfois des recettes importantes mais elles n’ont pas forcément de qualité à la fois dans la narration, dans le jeu, dans l’idée etc. la matière est vaste.

On peut donc se permettre de choisir ce que nous trouvons de mieux, de plus raffiné, de plus abouti. Je crois que c’est un peu les ficelles de la réussite de ce festival pour l’instant. Je ne dis pas qu’elles fonctionneront toujours, il faut rester extrêmement attentif. C’est pourquoi l’avis du public nous intéresse beaucoup. Il nous permet de voir sur une tranche importante comment le public réagit.

Le public de Villerupt est quand même un public assez pointu. Il suffit de voir le palmarès de cette année.

En effet, il suffit de voir les 7 films que le public a classés en tête, on ne peut que le dire. D’ailleurs, on y retrouve les films primés par les jurys.

Justement, vous en tant que directeur artistique du festival, qu’avez-vous pensé de ce palmarès ?

Il me convient parfaitement. Si on ajoute les deux mentions spéciales, on a quelque chose de parfait et qui correspond un peu à mes coups de cœur. Cela dit, on ne fait pas un festival avec ses propres coups de cœur car il faut surtout veiller à l’équilibre de la programmation de manière à ce qu’elle puisse satisfaire le plus grand nombre.

Propos recueillis par Thibaut Demeyer

Palmarès 2017

AMILCAR DU JURY : IL PADRE D’ITALIA de Fabio Mollo
Mention spéciale : MANUEL de Dario Abertini
AMILCAR DU JURY JEUNES : IL PADRE D’ITALIA de Fabio Mollo
Mention spéciale : EASY – UN VIAGGIO FACILE FACILE de Andrea Magnani
AMILCAR DU JURY DE LA CRITIQUE : L’ORDINE DELLE COSE de Andrea Segre
Mention spéciale : CUORI PURI de Roberto de Paolis
AMILCAR DU JURY DES EXPLOITANTS : TUTTO QUELLO CHE VUOI de Francesco Bruni
AMILCAR DU PUBIC : 7 MINUTI de Michele Placido
AMILCAR DE LA VILLE 2017 : Marco Tullio Giordana

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.